À Charles Spon, le 19 janvier 1657

Note [18]

« Dieu veuille pourtant qu’il ait un jour à subir de nouveau ce pensum. »

Les docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris présidaient les thèses des bacheliers à tour de rôle, dans leur ordre croissant d’ancienneté (v. note [8], lettre 3) : v. note [13] des Actes de la Faculté en 1650‑1651 pour un exemple détaillé. Environ 120 régents avaient à présider une vingtaine de thèses tous les deux ans (à raison de deux quodlibétaires et une cardinale pour chacun des six à sept bacheliers qui se préparaient à la licence).

Chaque régent présidait ordinairement à son rang (à son tour, suo ordine) d’ordre ascendant sur le tableau d’ancienneté, mais il pouvait être amené à le faire hors de son rang (hors tour, extra ordinem). Le cas le plus courant de présidence hors tour était celle de régence : les nouveaux docteurs y accédaient en présidant pour la première fois une thèse quodlibétaire, dans les jours suivant leur acte pastillaire (antéquodlibétaire), les uns après les autres, en suivant leur ordre de classement à la licence, à partir de la Saint-Martin (11 novembre de chaque année paire). Les régents plus anciens n’avaient donc à se partager que de la douzaine de thèses non présidées par leurs jeunes collègues.

Les deux catégories de thèses (quodlibétaires et cardinales) suivaient chacune leur séquence particulière de présidence (v. note [1], lettre 471).

En janvier 1657, le tour de présidence se situait vers le bas du tableau, au niveau de Robert Patin, qui y était classé 15e en partant de la fin (liste des 104 docteurs régents dressée par le doyen dans les Comment. F.M.P., tome xiv, fos 284‑287). Un régent qu’on inscrivait alors, tel Charles Patin, pouvait compter ne pas présider de nouveau une thèse avant une vingtaine d’années (2 x 120 / 12) ; mais Charles fut exclu de la Faculté en 1668 et, contrairement au souhait de son père, n’eut jamais l’occasion de présider une autre thèse à Paris (v. note [162] des Déboires de Carolus).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 19 janvier 1657, note 18.

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(Consulté le 19/04/2024)

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