À Charles Spon, le 21 août 1657
Note [10]
Simone Simoni (Simonius Lucensis), médecin italien du xvie s., natif de Lucques, avait embrassé la religion réformée et fut obligé de quitter sa patrie pour venir s’établir à Genève où il fit des cours de philosophie. Ensuite, il passa à Heidelberg puis à Leipzig où il obtint une chaire de médecine vers 1575.
Il parcourut plus tard la Silésie, la Moravie et la Pologne afin de suivre avec plus de liberté les sentiments des sociniens (v. note [13], lettre 127). Son instabilité religieuse et son humeur difficile lui attirèrent de nombreux ennemis qui l’accusèrent d’athéisme. Le principal antagoniste médical de Simoni fut Nicolo Bucella, médecin italien de la cour de Varsovie, avec qui il entretint en 1588-1589 une dispute imprimée sur la santé et la mort du roi Étienne ier Bátory de Pologne (1533-1586).Trois ouvrages illustrent son abondante production :
Santé, vie médicale, Maladie, mort d’Étienne ier roi de Pologne et grand-duc de Lithuanie, etc. Par Smo Simonius, docteur en médecine, et médecin particulier de ladite Majesté, qui les a exposées et mises par écrit sur l’odre et la volonté de l’illustrissime Albert Radziwill, {a} duc d’Olyka et Niasvij, et grand maréchal du duché de Lithuanie] ; {b}
[Premier livre de Commentaires sur l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, traitant de presque tous les arguments relatifs à l’établiseement de la félicité politique de l’homme…] ; {c}
[Très court Résumé d’une nouvelle théorie sur la nature, la périodicité, les signes et le traitement général des fièvres humorales, fondée sur de véritables et solides raisonnements… Peu après ont suivi les très copieux et soigneux Commentaires de l’auteur. On y a aussi ajouté une table qui, à lui seul, donne à voir presque toutes les différences existant entre les fièvres]. {d}