À Charles Spon, le 5 juillet 1658

Note [1]

V. note [13], lettre 528, pour la bataille des Dunes gagnée par les Français (Mazarin pour la diplomatie et Turenne pour le commandement des armées) alliés aux Anglais, contre les Espagnols alliés aux anciens frondeurs (Condé et d’Hocquincourt), devant Dunkerque, le 14 juin.

La Grande Mademoiselle (Mémoires, chapitre xxxi) a parlé de la mort du maréchal d’Hocquincourt, mais bien autrement qu’en le soupçonnant de trahison :

« Le siège de Dunkerque dura assez longtemps. Le maréchal d’Hocquincourt y fut blessé et en mourut quelques heures après, étant venu reconnaître un fort pour voir si on pourrait attaquer par là les lignes. On fit une sortie sur lui, où il reçut ce coup mortel. On lui trouva dans sa poche une lettre d’une Mme de Ligneville, qui était nièce de Mme d’Hocquincourt, sa belle-mère. Je l’ai connue, c’était une honnête fille, elle s’était retirée dans un couvent au faubourg Saint-Germain qui s’appelle les Filles du Saint-Sacrement. Elle lui écrivait, malade à l’extrémité d’un crachement de sang, que si elle eût été en état d’aller à la grille, elle l’aurait prié de la venir voir pour l’avertir qu’il ne vivrait pas longtemps et qu’il fallait songer, le peu qu’il lui en restait, à faire pénitence ; et beaucoup de bons avis de cette force-là. La lettre était fort anciennement écrite, et à la fin elle lui disait : “ Et pour marque de la vérité de ce que je vous dis, c’est que je mourrai dans un tel temps. ” Elle lui marquait le moment de sa mort. Il donna cette lettre à M. le Prince, qui l’alla voir ; et par son testament, qu’il avait fait aussitôt après l’avoir reçue, il ordonnait que l’on portât son corps à Notre-Dame-de-Liesse ; mais le roi en refusa la permission lors, qu’il a accordée depuis. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 juillet 1658, note 1.

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(Consulté le 19/04/2024)

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