À André Falconet, le 11 octobre 1658

Note [6]

Mme de Motteville (Mémoires, pages 466‑467) :

« Comme le Parlement était depuis deux ans sans premier président, le cardinal, pour faire une action d’éclat qui pût établir sa réputation dans l’opinion des hommes, et faire savoir qu’il savait connaître et récompenser la vertu et le mérite, voulut mettre à la tête de ce grand Corps un chef qui eût l’approbation des gens de bien. Pour cet effet, il jeta les yeux sur Lamoignon, maître des requêtes, qu’il ne connaissait que par l’estime universelle que jusqu’alors il avait acquise dans le public par son honnêteté et son intégrité. Le procureur général Fouquet, surintendant des finances, qui fut un des premiers qui le lui proposèrent, ne se servit en effet que des grandes qualités de Lamoignon pour persuader au cardinal Mazarin de le nommer, en le flattant de l’honneur qu’il aurait d’avoir fait ce choix par le seul motif du bien public. Il en reçut aussi des louanges de tout le monde ; et la reine surtout, qui savait que l’intérêt n’y avait aucune part, en faisant goûter à ce ministre par son approbation les prémices de la récompense dont une bonne action doit être suivie, lui devait en même temps faire regretter d’avoir tant négligé par le passé les occasions de se procurer à lui-même la jouissance d’un si grand bien. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 11 octobre 1658, note 6.

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(Consulté le 20/04/2024)

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