À André Falconet, le 7 mai 1660

Note [18]

« vous savez en effet que ce sont des ouvriers tout à fait remarquables, et qu’ils ont chez eux une fabrique de fraudes et de mensonges ».

Dans son bref mais érudit article intitulé Latin et grec dans les Lettres de Guy Patin, {a} Jacques Prévot, {b} a relevé cette cinglante formule, sans lui assigner de source. Je n’y suis pas parvenu non plus, n’ayant pas su aller plus loin que cette mention enfouie dans l’index de Dinarque {c} établi par Jacobus Reiske, {d} pour l’entrée ψευδοποιος πονηρια [perversité falsificatrice] :

improbitas velut officinam quandam habens fraudum et mendaciorum ubi illa cudit, ut faber cultellarius cultros et sicas cudit.

[perversité qui disposerait d’une officine où elle façonne fraudes et mensonges, comme un artisan coutelier forge couteaux et poignards]. {e}


  1. Ktéma : civilisations de l’Orient, de la Grèce et de Rome antiques, no 25, 2000, pages 243‑248.

  2. Éditeur, avec Laure Jestaz, de quelques lettres de Patin, dans les Libertins du xviie s. (vnotre bibliographie.

  3. Orateur attique du iiie s. av. J.‑C.

  4. Leipzig, 1773, page 644.

  5. Où donc Patin aurait-il pu aller chercher ce latin ? Ne serait-ce pas plutôt Reiske qui le lui a emprunté ? Je penche pour la seconde option parce que les éditions des discours de Dinarque, antérieures au xviiie s., que j’ai trouvées sont grecques (1513, 1575), et que Patin était donc incapable de les lire.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 7 mai 1660, note 18.

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(Consulté le 16/04/2024)

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