À André Falconet, le 14 mai 1660
Note [5]
Apologie pour tous les grands personnages qui ont été faussement soupçonnés de magie. Par G. Naudé Paris[ien]. {a}
- La Haye, Adrian Vlacq, 1653, in‑8o de 615 pages pour l’édition qui était alors la plus récente ; première édition à Paris, François Targa, 1625, in‑8o de 615 pages.
En exergue du titre figure cette citation de Sénèque le Jeune : Multos absolvemus, si cœperimus ante iudicare quàm irasci [Nous absoudrons souvent si nous jugeons avant de nous mettre en colère] (De Ira [De la Colère], livre iii, chapitre 29).
Les pièces liminaires de l’Apologie contiennent de tétrastiche de Guido Patin Bellovac. Baccal. Medicus Parisiensis [Guy Patin, natif du Beauvaisis (alors âgé de 24 ans), bachelier de médecine de Paris], In operis commendatione [En recommandation de l’ouvrage] :
Livor Apollineis iamdudum infensus alumnis
Sparserat ex Orco nigra venena suo :
At qui conficiat Pythonem hunc, misit Apollo
Naudæum ; gaude vindice Musa tuo.[Une funeste haine envers les disciples d’Apollon avait depuis longtemps déjà répandu de noirs poisons sortis de son Enfer ; mais Apollon a envoyé Naudé, qui fait périr ce Python. {a} Réjouis-toi, Muse, et revendique-le pour tien !]
- Fr. Noël :
« Serpent ou dragon monstrueux produit par la terre après le déluge de Deucalion. {i} Junon se servit de ce monstrueux dragon pour empêcher l’accouchement de Latone, {ii} aimée de Jupiter ; ce qui l’obligea de se sauver dans l’île d’Astérie, nommée depuis Délos, où elle mit au monde Apollon {ii} et Diane. {iv} Python ayant attaqué ces deux enfants dans le berceau, Apollon le tua à coups de flèches, d’où lui vint le nom de Pythien, et en mémoire de quoi on institua les jeux Pythiques. »
- V. note [7] des Décrets et assemblées de la Faculté de médecine (1650-1651).
- V. note [34] de Guy Patin éditeur des Opera omnia d’André Du Laurens en 1628.
- V. note [8], lettre 997.
- V. notule {a}, note [16] du Borboniana 5 manuscrit.
V. notes [54], lettre 97, pour les Disquisitiones magicæ [Recherches sur la magie] de Martin Anton Delrio (Mayence, 1603), et [11], lettre 65, pour le Franciscanus [Le Cordelier] de George Buchanan.
« Rendez-moi ma jambe » est une allusion à la fable de La Jambe d’or, qu’on racontait aux enfants de Guyenne pour les effrayer :
une belle dame s’étant brisé la jambe, la gangrène s’y mit et on dut l’amputer ; son mari, riche et aimant, lui fit confectionner une fausse jambe en or, qui permit à son épouse de marcher comme si de rien n’était ; morte quelques années plus tard, la dame fut inhumée dans le cimetière voisin, mais le valet de la maison vint nuitamment dérober la jambe d’or dans le cercueil ; dès lors, sortant du tombeau, on entendit une voix plaintive, « D’or, d’or, Rendez-moi ma jambe d’or » ; le mari puis la servante allèrent parler à la tombe pour rassurer la défunte, mais sans résultat ; alors, sans connaître son larcin, le veuf envoya le valet demander à la morte pourquoi elle se plaignait ainsi ; il dit « Que voulez-vous, Madame ? », elle répondit « C’est toi que je veux ! » ; la dame sortit alors de sa fosse, y emporta le valet et le dévora.