À André Falconet, le 3 août 1660
Note [8]
« qu’on appelait jadis Cadmus à Rome. »
Cadmus était le nom d’un bourreau à Rome (Horace, Satires, livre i, vi, vers 38‑39) :
Tune, Syri Damæ aut Dionysi filius, audes
[Oses-tu, fils de Syrus, ou de Dama, ou de Dionysius, précipiter des citoyens du haut de la Roche Tarpéienne {a} ou les livrer à Cadmus ?].
deicere de saxo civis aut tradere Cadmo ?
Ménétrier : « vieux mot qui signifiait autrefois violon, et tout autre joueur d’instruments ou maître à danser » (Furetière). Guy Patin donnait ici ce nom au bourreau qui fait jouer la corde de sa potence, amusante métonymie qu’il a pu emprunter au livre quatrième des Éclaircissements de Méliton sur les Entretiens curieux d’Hermodore, à la justification d’un Directeur désintéressé, par le Sieur de Saint Agatange, {a} 2e partie, § lxxxv, page 416, pour éreinter un détracteur :
« Mais ce funeste hibou, qui ne hait rien tant que le jour et n’aime que les œuvres des ténèbres, n’oserait avoir avancé cette détraction, sortie de son cerveau comme du puits de l’abîme, devant la face de la justice, s’il ne voulait danser sous la corde avec un terrible ménétrier, et servir d’un triste spectacle aux assistants. »
- Ouvrage pseudonyme de polémique religieuse, littéraire et politique (sans lieu ni nom, 1635, in‑4o en deux parties de 492 et 750 pages), où Jean-Pierre Camus, évêque et écrivain fort estimé de Patin (v. note [9], lettre 72), répond à ceux qui avaient attaqué ses livres contre les moines (v. note [14], lettre 286). Il a enfoncé le clou avec son Apocalypse de Méliton (ouvrage posthume paru en 1662, v. note [111] des Déboires de Carolus).