À André Falconet, le 1er octobre 1660

Note [12]

Guy Patin était en avance sur la Gazette (ordinaire no 118 du 9 octobre 1660, pages 923‑924) :

« De Presbourg, le 6 octobre 1660. Enfin, cette importante place de Varadin et en laquelle consistait la défense de toute la Transylvanie, est sous la domination des Turcs, ainsi que nous apprenons par les dernières lettres de Tokay, du 30e du < mois > passé, qui portent que le 26e les assiégés, voyant que leur nombre diminuait tous les jours, et ce qui en restait était tellement fatigué que les soldats ne pouvaient plus continuer leurs fonctions, après avoir témoigné par quatre drapeaux blancs le désir qu’ils avaient de capituler et reconnu par un semblable signal des ennemis qu’ils étaient dans le même dessein, firent descendre avec des cordes, du haut de leurs remparts, six députés, lesquels ayant commencé à traiter sur les six heures du matin avec pareil nombre d’officiers de l’armée ottomane, conclurent la capitulation seulement le soir à cause des obstacles qu’y apportait un des députés de la ville, lequel étant catholique ne pouvait se résoudre à l’abandonner aux infidèles ; et que dès la pointe du jour, il en sortit des soldats allemands avec 350 chariots que les Turcs leur avaient envoyés pour porter leur bagage, qu’ils escortèrent jusqu’à deux lieues de Debretz. On dit que le bassa {a} qui avait la conduite de ce siège s’est allé camper devant une autre place, aussi beaucoup importante ; ce qui a causé un tel effroi dans la Transylvanie qu’on nous assure que l’un des principaux officiers du défunt prince Ragotsky, lequel commandait à Battoc, s’en est promptement retiré avec cent chevaux sans qu’on ait pu savoir ce qu’il est devenu. Toute la Hongrie est aussi dans une étrange consternation depuis la perte de Varadin ; d’où les Ottomans pourront, avec d’autant plus de facilité, faire des courses jusque dans la Moravie, la Bohème et la Silésie et tirer des contributions de tout le plat pays, que le général de Souche, ayant seulement reçu quelques régiments de ceux qui sont venus de la Bohème sans avoir été joint par les troupes de Hongrie, n’est pas encore en état de paraître devant eux. »


  1. Pacha.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 1er octobre 1660, note 12.

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(Consulté le 28/03/2024)

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