À Charles Spon, le 25 mars 1664

Note [2]

L’Homme de René Descartes, {a} et un traité de la formation du fœtus, du même auteur. Avec des remarques de Louis de La Forge, {b} docteur en médecine, demeurant à La Flèche, sur le Traité de l’Homme de Réné Descartes, et sur les Figures {c} par lui inventées. {d}


  1. Descartes, mort en 1650 (v. note [18], lettre 220) avait écrit ce traité en 1630, mais renoncé à le publier, dans la crainte des remous que son « homme-machine » pouvait provoquer dans la chrétienté.

  2. Philosophe et médecin (La Flèche 1632-Saumur 1666), ami et conseiller médical de Descartes, qui a conçu l’occasionalisme, qui replaçait la dépendance de l’homme à Dieu dans le cartésianisme ; ses remarques occupent les pages 171‑408.

    L’Homme avait paru pour la première fois en latin, sans les commentaires de La Forge :

    De Homine figuris et latinitate donatus Florentino Schuyl, Inclytæ Urbis Sylvæ Ducis Senatore et ibidem Philosophiæ Professore.

    [De l’Homme, illustré et traduit en latin par Florentius Schuyl {i} magistrat et professeur de philosophie en la célèbre ville de Bolduc]. {ii}

    1. Médecin, philosophe et botaniste hollandais (1619-1669), dont la préface est traduite en français à la fin de l’édition française (pages 409‑448).

    2. Leyde, Petrus Leffen et Franciscus Moyardus, 1662, in‑4o illustré de 121 pages. Guy Patin avait pu lire cet original latin, mais s’est abstenu de tout commentaire à son sujet : cela traduisait-il l’indifférence, l’incompétence ou la couardise de celui qui occupait la chaire d’anatomie du Collège de France ?
  3. L’une des plus célèbres aujourd’hui est celle de la glande pinéale ou épiphyse cérébrale (page 63), que Descartes supposait être le siège de l’âme : v. note [9], de la lettre non datée (début 1651) de Samuel Sorbière.

  4. Paris, Charles Angot, 1664, in‑4o illustré de 448 pages.

Le Journal des Sçavans (no 1, du lundi 5 janvier 1665, pages 9‑11 ; v. note [6], lettre 814) a commenté cette publication posthume du philosophe :

« Le dessein que M. Descartes se propose dans ce traité de l’Homme est de distinguer les fonctions qui appartiennent au corps de celles qui appartiennent à l’âme. Il considère donc le corps de l’homme comme une machine […] toutes les fonctions qui se font dans notre corps, sans que nous y pensions, se feraient dans cette machine ; ce qui sert à distinguer les actions dépendantes de l’âme d’avec celles qui sont purement des effets de la machine du corps.

[…] Dans le second traité, qui est de la formation du fœtus, M. Descartes enseigne ce que chacun des deux sexes y contribue. Ensuite, il montre que le cœur se forme le premier et il en décrit le mouvement d’une manière qui sert à prouver la circulation du sang. Et c’est en cet endroit qu’il explique admirablement bien la nécessité des valvules dans tous les conduits par lesquels coule une matière qui a deux mouvements contraires. M. Descartes avait laissé ce traité dans une si grande confusion qu’il ne serait pas intelligible si M. Clercelier ne l’avait mis en ordre et si MM. de La Forge et Guscouen ne l’avaient éclairci par des figures. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 mars 1664, note 2.

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(Consulté le 20/04/2024)

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