À André Falconet, le 17 juillet 1668

Note [2]

Gabriel de Roquette (Toulouse 1626-1707) était monté à Paris où, grâce à son esprit d’intrigue et à sa dévotion affectée, il avait conquis les bonnes grâces de la princesse de Condé et était devenu grand vicaire du prince de Conti, abbé de Cluny (v. note [4], lettre 817). Très ambitieux et voulant acquérir la réputation de remarquable prédicateur, il faisait faire par un autre les sermons et les harangues qu’il prononçait en public. On ne tarda pas à connaître le fait et Antoine Bret (éditeur des œuvres de Molière au xviiie s.) a attribué à Nicolas Boileau-Despréaux là-dessus une épigramme qui courut à la cour et à la campagne :

« On dit que l’abbé Roquette
Prêche les sermons d’autrui ;
Moi, qui sais qu’il les achète,
Je soutiens qu’ils sont à lui. »

Cet intrigant qui, d’après quelques-uns, a fourni à Molière le type de son Tartuffe (v. note [3], lettre 950), était devenu abbé de Grandselve (Bouillac, Tarn-et-Garonne), puis évêque d’Autun (1666). En 1702, il se démit de cet évêché en faveur d’un de ses parents, Bertrand de Senaux, dont il devint alors le coadjuteur.

On a publié sous son nom : Oraison funèbre d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti (1672, in‑4o) ; Ordonnance de l’évêque d’Autun pour le rétablissement de la discipline ecclésiastique (1669, in‑8o) ; Réponse pour Gabriel de Roquette au factum des chanoines de Verclay (1668, in‑8o).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 juillet 1668, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0936&cln=2

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.