À André Falconet, le 25 décembre 1669

Note [7]

Molière n’a pas fait cette comédie. Partant des indications données par Guy Patin, Elizabeth Maxfield Miller a mené une recherche qu’elle a relatée dans un article intitulé : Molière, l’affaire Cressé and le Médecin fouetté et le Barbier cocu (Publications of the Modern Language Association of America, sept. 1957, no 4, part i ; lxxii : 854‑862).

Elle y suppute qu’Armand-Jean de Mauvillain, alors censeur de la Faculté, a pu dissuader Molière {a} de ne pas écrire cette pièce car elle risquait de nuire à la bonne réputation de l’honorable Compagnie des docteurs régents.

La pression de la famille maternelle du comédien aurait pu aussi entrer en compte : Pierre i Cressé, le chirurgien, mort en 1661, {b} était le fils de Thibault Cressé et Anne Cressé née Bance ; ce Thibault Cressé était un neveu de Guillaume Cressé, l’arrière-grand-père de Molière ; un oncle maternel de Molière (fils de Marie Cressé), Guillaume Cressé, était tapissier de Richelieu. {c}


  1. Son ami et son patient supposés (v. notule {a}, note [23] de Thomas Diafoirus et sa thèse pour les sérieux doutes de Georges Forestier sur ce sujet).

  2. V. note [33], lettre 504.

  3. ans son Histoire de la vie et des ouvrages de Molière (Paris, 1844, v. note [6] des Éditions avortées des Lettres et la destruction partielle de leurs manuscrits en 1895), Jules-Antoine Taschereau a lui aussi longuement cité Patin sur cette anecdote théâtrale (livre troisième, année 1669, pages 151‑152), avec cette conclusion :

    « L’affaire fut assoupie, et l’on n’entendit jamais parler du prétendu projet de Molière. Il nous paraît même démontré qu’il ne put jamais l’avoir, car ce Cressé était son parent et avait par conséquent droit à son silence sur sa mésaventure. »

  4. V. note [6], lettre 976, pour l’épilogue académique de cette affaire rocambolesque.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 25 décembre 1669, note 7.

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(Consulté le 28/03/2024)

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