À André Falconet, le 8 mars 1670

Note [6]

On lit dans les Comment. F.M.P. (tome xv, pages 397‑398) la Copie de l’accord fait entre Maître Pierre Cressé, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris et entre Séraphin Grisel barbier étuviste en cette ville de Paris :

« Aujourd’hui 4e jour de février 1670, quatre heures de relevée, par devant les notaires garde-notes du roi notre sire au Châtelet de Paris, soussignés, est comparu en la maison de noble homme Maître Pierre Cressé, docteur en médecine de la Faculté de Paris, sise rue Bardubecq, paroisse Saint-Médéric, Séraphin Grisel, barbier étuviste, demeurant rue de la Verrerie, paroisse Saint-Jean-en-Grève, lequel en présence de Messire Nicolas de Blampignon, docteur en théologie de ladite paroisse de Saint-Médéric, Maître Nicolas Cocquelin, docteur de Sorbonne, conseiller et aumônier du roi, < du sieur > Nicolas Sucquet, sire de Senonville, conseiller du roi en la Cour de Parlement, de messire Hucques Betaud, conseiller du roi en ses Conseils, et président en sa Chambre des comptes de Bourgogne, Messire René d’Espinay, seigneur de Launy, conseiller du roi en ses Conseils et ci-devant lieutenant général de la prévôté de l’Hôtel et grand < prévôt > de France, {a} noble homme Jean Garbe, docteur en médecine de la Faculté de Paris et doyen d’icelle Faculté, Jacques Prison, conseiller du roi, Maison et Couronne de France et de ses finances, noble homme, Nicolas Souplet, bourgeois et ancien échevin de cette ville de Paris, Maître Jean Le Caron, ci-devant notaire et garde-notes du roi au Châtelet de Paris, Maître Jean de Martin, bourgeois de Paris, et Robert de Nanteuil, désignateur et graveur ordinaire de Sa Majesté, présents et comparants, a dit et déclaré qu’il tenait ledit sieur Cressé pour homme de bien et d’honneur, et incapable d’aucune des choses dont il l’avait injustement soupçonné à l’égard de la dame sa femme, et lui a demandé pardon, et à la Faculté de médecine, tant desdits soupçons que des violences et voies de fait commises en sa personne par ledit Grisel le 26 octobre dernier, le suppliant très humblement, comme tous les docteurs de la Faculté, de vouloir les lui pardonner et oublier les mauvais traitements qu’il lui a faits en sa maison, où il l’avait attiré sous le faux prétexte d’y voir un gentilhomme supposé malade ; et qu’il s’est transporté audit jour chez ledit sieur Cressé pour lui en faire satisfaction. En conséquence de laquelle, ledit sieur Cressé, comme aussi le doyen de la Faculté, aurait pardonné et pardonne audit Grisel tout ce qu’il a dit contre son honneur et l’innocence de ses déportements, comme aussi le mauvais traitement qu’il lui a fait ; l’a déchargé et décharge par ces présentes de toutes les procédures contre lui faites, tant au Châtelet qu’au Parlement, et de tous dommages et intérêts, déclarant ledit Grisel de sa part qu’il se désiste de sa plainte récriminatoire {b} qu’il avait calomnieusement intentée contre ledit sieur Crent éteint et assoupi, et comme non avenu ; ledit sieur Cressé remettant audit Grisel {c} tous les dommages et intérêts qu’il pourrait prétendre à cet égard ; et quant aux dépenses faites par ledit sieur Cressé, ledit Grisel les payera selon qu’ils sont dus, et conformément au mémoire de noble homme Étienne Galiot, conseiller du roi et de la Ville, commissaire examinateur dudit Châtelet, etc. »


  1. Aussi nommé grand prévôt de l’Hôtel : « juge d’épée qui a juridiction dans la Maison du roi ,et sur les officiers commensaux et privilégiés, qui a soin de la police et du taux des vivres à la suite de la cour, qui a un lieutenant de robe qui tient ses audiences au-dessous du grand Conseil. On l’a appelé autrefois roi des ribauds [soldats] » (Furetière).

  2. Qui accuse son accusateur.

  3. Exonérant ledit Grisel de.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 8 mars 1670, note 6.

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(Consulté le 27/04/2024)

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