À André Falconet, le 17 mai 1671

Note [2]

Andromaque l’Ancien, médecin de Néron (ier s. apr. J.‑C.), originaire de Crète, fut le premier décoré du titre d’archiatre. Ses cures lui acquirent à Rome une grande célébrité, mais on ne sait rien de sa doctrine ni de sa méthode pratique. Galien l’a mis au rang des auteurs qui avaient le mieux écrit sur les médicaments. Il nous a conservé un grand nombre de formules qu’Andromaque avait recueillies et dont une partie était de son invention.

Il est surtout resté fameux comme inventeur de la thériaque : il en exposa la composition et les propriétés dans un poème intitulé Γαληνη (calme, tranquillité) que Galien a transcrit dans le chapitre vi, livre i de son traité des Antidotes (Kühn, volume 14, pages 32‑42). Ce nom de galênê (galena en latin) fut le premier qu’on attribua au médicament d’Andromaque ; le mot thériaque (de θηρ, animal venimeux) ne fut créé et adopté que plus tard. Destiné principalement dans l’origine à remédier aux morsures venimeuses, cet électuaire, monstrueuse composition entassant confusément rien moins que 61 substances, fut bientôt regardé comme une panacée, un médicament capable de soigner toutes les maladies (M.S. in Panckoucke).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 mai 1671, note 2.

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(Consulté le 28/03/2024)

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