À Moritz Hoffmann, le 5 mars 1655

Note [1]

Guy Patin a interrompu là le brouillon de sa lettre.

La thèse citée était :

Theses medicæ de Motu cordis et cerebri, sanguinisque ac spirituum animalium pro vitæ continuatione per corpus commeatu, quas contra vulgarem opinionem D.O.M.A. sub Præsidio Viri amplissimi, excellentissimi, atque experientissimi Dn. Mauritii Hoffmanni, Med. Doct. Anat. Chirurg. et Botanices P.P. ac Poliatri, Præceptoris ac Patroni sui summa observantia ætatem prosequendi, publice defendendas suscipit Erhardus Stedingius, Brunsviga-Saxo. Ips. Nonis Novembr. Anno Christi m dc liii.

[Thèses médicales sur le mouvement imprimé par le cœur et le cerveau, et sur l’approvisionnement du sang et des esprits animaux {a} dans le corps, pour le maintien de la vie. Contre l’opinion commune, Erhard Steding, natif de Brunswick en Saxe, a entrepris de les défendre publiquement, le 5 novembre 1653, sous l’autorité de Dieu tout-puissant et la présidence du très éminent, excellent et expérimenté M. Moritz Hoffmann, docteur en médecine, premier professeur d’anatomie, chirurgie et botanique, et premier médecin de la ville, son précepteur et protecteur qu’il honorera de son plus profond respect, sa vie durant]. {b}


  1. esprits (Furetière) :

    « En termes de médecine, se dit des atomes légers et volatils, qui sont les parties les plus subtiles des corps, qui leur donnent le mouvement, et qui sont moyens entre le corps et les facultés de l’âme, qui lui servent à faire toutes ses opérations. Ce sont les esprits vitaux et animaux qui enflent les muscles pour soutenir les corps et les faire mouvoir. L’esprit est un corps très subtil, toujours mobile, engendré de sang et de vapeurs, porteur des facultés et commandements de l’âme par le moyen des nerfs et des muscles. L’esprit animal est défini par Galien, une certaine exhalaison de sang bénin qui se subtilise dans le cerveau et se répand dans les nerfs pour leur bailler sentiment et mouvement. {i} Il est different du vital, qui se fait dans le cœur et se répand dans les artères pour les fonctions de la vie. L’esprit animal est engendré dans les ventricules du cerveau. Il sert au sentiment et au mouvement. L’esprit vital s’engendre au cœur, et l’esprit naturel est engendré au foie. {ii} L’animal est engendré du vital ; le vital du naturel, et le naturel de la vapeur du sang. L’étude continuelle fait une grande dissipation d’esprits. La nature a donné le sommeil aux animaux pour réparer les esprits épuisés par le travail ; et on dit qu’un homme reprend ses esprits quand, par quelque surprise ou accident, les esprits qui font agir la raison étaient émus et troublés. Les animaux venimeux ne tuent que par des esprits irrités qu’ils poussent au dehors, qui coagulent le sang […]. »

    1. À présent l’influx nerveux.

    2. À présent, l’oxygène (capté dans les poumons et transporté par les globules rouges) et les autres substances énergétiques (élaborées par le foie à partir des aliments et véhiculées par le plasma sanguin, v. note [33], lettre latine 4) correspondent respectivement à l’esprit vital (v. note [4] de Diafoirus et sa thèse) et à l’esprit naturel.

  2. Altdorf, Georgius Hagen, 1653, in‑4o, contenant 32 thèses (courtes propositions).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Moritz Hoffmann, le 5 mars 1655, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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