À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 9 février 1657

Note [4]

V. note [2], lettre latine 43, pour l’élogieuse citation de Guy Patin que Johannes Antonides Vander Linden avait faite dans ses Selecta medica [Morceaux médicaux choisis] (Leyde, 1656, v. note [29], lettre 338).

Linden y avait aussi mentionné Plempius dans trois notes de son xiiie commentaire, qui porte sur Œniades Famelicosus [L’homme famélique d’Œniade], malade dont Hippocrate relate l’observation dans le livre v des Épidémies. La plus notable est la le § 498 (page 596), concernant les Animadversiones in veram praxin curandæ tertianæ, à Barba propositam [Remarques sur la véritable pratique à suivre que Barba a proposée pour soigner la fièvre tierce] de Plempius (Louvain, 1642) et sur la querelle qui s’alluma entre lui et Pedro Barba {a} après la mort du cardinal-infant : {b}

Unde certissimum est (quod idem Barba scribit in eadem Praxi § Refellitur) corpus reddi minus exinanitum per sæpius repetitas sanguinis evacuationes, etsi illarum quælibet in moderata fuerit quantitate. Hoccine vero scire Medicum et nihilominus audere contrarium facere ! Plempius refert fecisse illum in Ferdinando Hispaniarum Infante, Belgii subjugati Gubernatore, principe desideratissimo suis. Huic quippe ex Tertiana intermittente, febrium pene securissima laboranti, citra necessitatem, contra artem, tantum sanguinis detraxit è corpore, ut fuerit tandem vacivus virium extinctus. Corpore dissecto vix aliquot cochlearia sanguinis fuere reperta in vasis.

[Il est donc très certain (ce que le même Barba écrit dans la même Praxis au paragraphe qui commence par Refellitur) {c} que les saignées très souvent répétées vident moins le corps si on s’attache par tous les moyens à en modérer le volume. Voilà ce que sait tout médecin, mais en osant pourtant faire le contraire ! Plempius rapporte que lui {d} l’a fait sur la personne de l’infant Ferdinand d’Espagne, {b} gouverneur de la Flandre occupée, prince très regretté par les siens : comme il souffrait d’une tierce intermittente, qui est presque la moins dangereuse des fièvres, il l’a tant saigné, sans nécessité et contre les règles de l’art, qu’il s’est finalement éteint, vidé de ses forces ; à l’ouverture du cadavre, c’est à peine si on a trouvé quelques cuillerées de sang dans les vaisseaux].


  1. Premier médecin de Philippe iv, roi d’Espagne.

  2. Ferdinand d’Autriche, en 1641, v. note [13], lettre 23.

  3. Vera Praxis de curatione tertianæ stabilitur ; falsa impugnatur ; liberantur Hispani Medici a calumniis… [La vraie Pratique pour guérir la fièvre tierce est établie ; la fausse est attaquée ; les médecins espagnols sont délivrés des calomnies…] de Pedro Barba (Séville, 1642), en faveur du quinquina, qui avait allumé la querelle avec Plempius.

  4. Pedro Barba.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 9 février 1657, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1107&cln=4

(Consulté le 20/04/2024)

Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.