À Sebastian Scheffer, le 22 août 1659

Note [9]

Annonce des :

Caspari Hofmanni Tractatus Tres de Usu Lienis secundum Arist: Cerebri secundum eundem et de Ichoribus. Aucti et Correcti.

[Trois Traités de Caspar Hofmann : sur l’Utilité de la rate selon Aristote, du cerveau, selon le même auteur, et sur les Ichors, {a} augmentés et corrigés]. {b}


  1. V. notule {b}, note [26], lettre 99.

  2. Francfort, Thomas Matthias Götze, 1664, in‑12 ; v. note [2], lettre latine 289, pour le frontispice ; les premières éditions séparées avaient paru à Leipzig en 1615, 1617 et 1619, puis ensemble à Leyde, F. Hegerus et F. Hackius, 1639, in‑12 (v. notes [56], lettre 183, et [9], lettre 270).

Sebastian Scheffer a réédité ces textes et dédié son travail à Guy Patin (Domino, Fautori, Amico, observatissimo, optimo, suavissimo [son maître, son protecteur, son ami, le plus attentif, le meilleur et le plus doux]). Son épître est datée de Francfort, le 1er février 1664 ; v. note [21], lettre 317, pour un extrait concernant les manuscrits inédits d’Hofmann.

Transcrite au début du livre, se trouve aussi une intéressante lettre d’Hofmann à Wilhelm Ernst Scheffer, père de Sebastian, datée du 21 juillet 1640. Il y parlait lui-même des ouvrages dont il espérait la parution avant de mourir :

Venetiis et Patavio litteras habeo, esse ibi Medicos quosdam, qui serio id agant, ut Gal. meus Græco-Lat. ibi imprimatur. Quod ut ab initio contemsi: ita videor mihi credere nunc, postquam nunciatum est mihi, Illustr. Iac. Phil. Tomasinum [qui ex editis libris notus esse potest tibi] hujus negotii εργοδιωκτμη esse assiduum. Hi ut habeant, quo persuadeant Juntis, misi illis Prolegomena in Gal. tam universalia, quam particularia, e quibus erudiri poterunt, quid præstiterim. Cum his iverunt Post-Curæ meæ, quas D Tomasinus curabit. Non ego me magnifice jacto; multo minus Tecatombam mihi imaginor pro labore: quin ago gratias Deo meo, qui uti voluerit mea industria, in re tam ardua. Gal: vestibulum ut sit quam ornatiss. meditatus sum hoc Emblematicum, A dextris Veritas sit, stans super sphæra mundana, ipsa facie solis instar radiata, dextra plamæ folium gerens, sinistra librum apertum: a sinistris Labor, testudini innitens, spatham (ein Grabscheit) dextra habens, sinistra ramum lauri fructiferum. Supra inspiciat Hofmannus, qui hinc quidem Caryophyllos nostros habeat, illinc autem Ruscum, cum versu,

Sic ego Cantabricam cum spinis
Tempero Rusci.

Infra Venetiæ sint,
in Grund gelegt / ut illi loquuntur.

[Je reçois des lettres de Venise et de Padoue, où j’ai des amis qui s’activent sérieusement à y faire imprimer mon Galien grec et latin. {a} Je n’ai d’abord pas pris cela au sérieux, mais j’y crois maintenant que l’illustre Giacomo Filippo Tomasini (que vous connaissez peut-être par les livres qu’il a publiés) {b} se dévoue assidûment à cette entreprise. Pour qu’ils aient de quoi en convaincre les Junte, {c} je leur ai envoyé des prolégomènes sur Galien, tant généraux que particuliers, {d} qui pourront leur apprendre ce dont je serai capable. Avec eux viendront mes Post-curæ, {e} dont M. Tomasini prendra soin. Je ne parle pas de moi avec grandiloquence et m’imagine encore moins offrir une hécatombe pour mon labeur ; {f} je me contente de remercier mon Dieu qui a bien voulu venir en aide à mon acharnement sur une tâche si ardue. Pour que la première page de mon Galien soit la plus élégante possible, j’ai imaginé ce frontispice : {g} à droite, la Vérité, debout sur un globe terrestre, la face entourée de rayons comme un soleil, tenant dans la main droite une branche de palme et dans la gauche, un livre ouvert ; à gauche, le Travail, debout sur la coquille d’un escargot, tenant à droite une bêche (ein Grabscheit) {h} et à gauche un rameau de laurier portant des fruits ; Hofmann les regarde d’en haut ayant d’un côté des giroflées et de l’autre, du myrte sauvage, avec ce vers :

Quant à moi, je tempère ainsi les épines du myrte sauvage avec la giroflée. {i}

En bas il y aura un plan, comme ils disent, de Venise]. {j}


  1. Le Galien grec et latin complet d’Hofmann n’a jamais été publié (v. note [9], lettre latine 57).

  2. V. notes [28], lettre 277, et [8], lettre 406.

  3. V. note [11], lettre 11.

  4. Ces prolégomènes (introductions à la lecture) de Galien pouvaient correspondre aux Chrestomathies d’Hofmann dont Guy Patin acheta les manuscrits après la mort de l’auteur et parvint, après bien des revers, à obtenir la publication (Apologiæ pro Galeno libri tres… [Trois livres d’Apologie pour Galien…], Lyon, 1668, v. note [1], lettre 929).

  5. Évoquées ailleurs dans la Correspondance de Patin (v. note [21], lettre 317), ces Post-curæ [Révisions], sur des passages d’Hippocrate, Aristote et Galien, n’ont jamais vu le jour.

  6. Dans l’Antiquité, une hécatombe était un sacrifice de cent bœufs. Faute de mieux, j’ai interprété le Tecatombam du texte original comme étant une coquille pour hecatombam (bien qu’elle ne soit pas signalée dans l’errata du livre).

  7. La description qui suit est celle du frontispice qu’Hofmann a choisi pour ses Institutionum medicarum Libri vi (Lyon, 1645), que j’ai soigneusement détaillé dans la note [1] de la lettre à Charles Spon, datée du 8 novembre 1644.

  8. Traduction en gothique allemand du mot latin spatha (une bêche).

  9. Ce vers n’a pas de source classique que j’aie su trouver.

    Le myrte sauvage ou épineux porte aussi les noms de fragon piquant ou de petit houx.

    Les fleurs de giroflée sont belles et exhalent un agréable parfum qui rappelle celui du girofle ; on les a utilisées en médecine pour leurs vertus antispasmodiques.

  10. Nuremberg (dont l’Université était à Altdorf où enseignait Hofmann) a remplacé Venise sur le frontispice des Institutiones medicæ de Lyon parues en 1645.

    J’ai traduit l’allemand in Grund gelegt [mis à plat] par « plan » (en m’imaginant qu’étant donné leur voisinage géographique, les imprimeurs de cette ville pouvaient parler cette langue).



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 22 août 1659, note 9.

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(Consulté le 10/12/2024)

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