À Sebastian Scheffer, le 27 octobre 1660

Note [6]

« la souris n’a guère tardé à révéler elle-même sa présence ».

Suo ipsius indicio periit sorex [La souris a péri d’avoir elle-même trahi sa présence] est un adage venu de L’Eunuque de Térence (acte v, scène 6) {a} qu’Érasme a commenté (no 265) :

Donatus admonet esse proverbium in eos, qui suapte voce produntur. Atque hinc existimat ductam esse metaphoram, quod soricum proprium sit vel stridere clarius quam mures, vel strepere magis, cum obrudunt frivola. Ad quam vocem multi se intendentes quamvis per tenebras noctis transfigunt eos.

« Donatus {b} applique ce proverbe désigne à ceux que trahit le son de leur propre voix : il pense que la métaphore vient du fait que le propre des souris est soit de couiner plus fort que les rats, soit de faire plus de bruit qu’eux quand elles grignotent la moindre chose. Beaucoup les repèrent à ce vacarme et leur transpercent le corps, même dans l’obscurité de la nuit. »


  1. Egomet meo indicio miser quasi sorex hodie perii [Pauvre de moi, qui me suis perdu en révélant ma présence aujourd’hui, comme une souris !]

  2. Ælius Donatus, grammairien latin du ive s., dans son Commentaire sur Térence.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 27 octobre 1660, note 6.

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(Consulté le 25/04/2024)

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