À Christiaen Utenbogard, le 4 octobre 1664
Note [6]
Les Mémoires pour servir à l’Histoire littéraire des dix-sept Provinces… (Louvain, Imprimerie académique, 1764, tome troisième, pages 308‑309) ont donné le motif peu glorieux de cet exil de Marten Schoock (Schockius) :
« Schockius […] perdit sa femme, Angélique van Merck, fille d’un riche marchand d’Utrecht, qu’il avait épousée le 21 avril 1639 et dont il eut sept fils et une fille ; peu après, il se remaria avec une veuve qu’il croyait fort aisée et qui, de son côté, s’imaginait qu’elle ferait la fortune en l’épousant ; mais ils se trompèrent l’un l’autre et Schockius, ayant peu à peu contracté des dettes, se vit inquiété par ses créanciers ; pour éviter leurs poursuites, il se retira en Allemagne, après avoir jeté le bruit qu’il en reviendrait au bout de quelques semaines ; mais quand il y fut arrivé, il déclara qu’il n’en sortirait point. Il alla d’abord à Berlin pour s’y employer à écrire l’histoire de Brandebourg, ou la vie de l’électeur Frédéric Guillaume, {a} en qualité de son conseiller-historiographe ; ensuite, il accepta une chaire d’histoire qu’on lui offrit à Francfort-sur-l’Oder. Il est mort dans cet emploi l’an 1669, âgé de 55 ans. »
V. note [10], lettre 150.
En 1664, l’installation définitive de Schoock en Allemagne fut probablement immédiate, même si dans notre édition, la dernière lettre que Guy Patin lui ait écrite est datée 29 octobre 1665 et encore adressée à Groningue ; mais elle répondait à un courrier que lui avait remis un porteur brandebourgeois (v. note [1] de cette lettre).