À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665

Note [82]

Page 390 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxix, De Ligustro [Le Troène], ligne 5 (§ 1), corriger une erreur de référence :

Ligustrum a ligando esse facile persuadeor. Hoc in Oriente Cyprum dici Plinius afferit duobus locis, lib. 12. cap. [24. et lib.] 24. cap. 10.

[Je me persuade aisément que ligustrum vient de ligando. {a} En deux endroits, livre 12, chapitre (24, et livre) 24, chapitre 10, Pline rapporte qu’en Orient, on appelle cet arbre cyprus]. {b}


  1. Ligando [pour lier] n’est pas l’étymologie avérée de ligustrum, même si le troène « jette plusieurs verges aisées à plier » (Thomas Corneille). Pour les dictionnaires de référence (Gaffiot, Ernout et Meillet), le mot se rattache plus probablement à Ligus (Ligure). Virgile (Bucoliques, églogue ii, vers 18) l’a chanté parmi les plantes colorées :

    alba ligustra cadunt, vaccinia nigra leguntur.

    [les blancs troènes perdent leurs fleurs, on cueille les noires airelles].

    Troène (Trévoux) :

    « Arbrisseau qui pousse beaucoup de branches longues, flexibles, couvertes d’une écorce cendrée. Son bois est blanc et dur. Ses feuilles sont oblongues, étroites, approchantes en quelque manière de celles du saule, mais plus courtes et plus grosses, de couleur verte brune, luisantes, d’un goût astringent et amer. Ses fleurs sont blanches, ramassées en grappe, d’une odeur agréable : ce sont des tuyaux évasés et découpés par le haut en quatre ou cinq parties. Il leur succède des baies molles, grosses comme celles du geniévre, ramassées aussi en grappe, vertes au commencement, devenant noires à mesure qu’elles mûrissent. On trouve le plus souvent dans ces baies depuis deux jusqu’à quatre semences jointes ensemble, rougeâtres en dehors, blanches en dedans, fragiles, d’un goût amer et désagréable. En latin Ligustrum Germanicum (C. Bauhin). Le troène est fort détersif ; son suc et son eau distillée sont propres pour les maux de gorge, pour dessécher les ulcères, et pour arrêter les crachements de sang et les hémorragies. »

  2. Histoire naturelle de Pline.

    • Livre xii, chapitre xxiv (Lit Pli, volume 1, pages 492‑493) :

      Cypros in Ægypto est arbor ziziphi foliis, semine coriandri, candido, odorato. Coquitur hoc in oleo, premiturque postea, quod cyprus vocatur. Pretium ei in libras x. v. Optimum hoc e Canopica in ripis Nili nata : secundum Ascalone Judææ : tertium in Cypro insula, odoris suavitas. Quidam hanc esse dicunt arborem quæ in Italia ligustrum vocetur.

      « Le cyprus (henné, lawsonia inermis,L.) {i} est un arbre d’Égypte, à feuilles de jujubier, à graine de coriandre, blanche et odorante ; on le cuit dans l’huile, on l’exprime ensuite, ce qui donne le parfum appelé cyprus ; le prix en est de 5 deniers la livre. Le meilleur vient du cyprus de Canope sur la rive du Nil ; la seconde qualité, d’Ascalon en Judée ; le troisième, de l’île de Chypre ; elle a une odeur suave. Quelques-uns disent que c’est l’arbre appelé en Italie ligustrum (troène). » {i}

      1. Parentèse ajoutée par Littré.

        Dans les pays musulmans, le henné, poudre tirée de l’écorce et des feuilles du cyprus, sert à teindre les cheveux, les paupières, les lèvres et les mains.

    • Livre xxiv, chapitre xlv (volume 2, page 145) :

      Ligustrum si eadem arbor est, quæ in Oriente cypros, suos in Europa usus habet. Succus ejus nervis, articulis, algoribus ; folia ubique veteri hulceri cum salis mica, et oris exulcerationibus prosunt. Acini contra phthiriasin : item contra intertrigines, foliave. Sanant et gallinaceorum pituitas acini.

      « Le troène, si c’est la même plante que le cypros de l’Orient, est aussi employé en Europe à des usages médicaux. On se sert du suc pour les nerfs, les articulations, les refroidissements ; partout on use des feuilles, avec un grain de sel, pour le traitement des vieux ulcères et des aphtes. La graine est bonne pour le phtiriasis {i} et les écorchures, pour lesquelles on se sert aussi des feuilles. Elle guérit encore la pépie {ii} de la volaille. »

      1. Dermatose provoquée par les poux (v. note [29], lettre 146).

      2. Affection de la muqueuse linguale.

La réédition de Francfort (1667, pages 310) a corrigé ces deux références à Pline.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 82.

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(Consulté le 23/04/2024)

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