À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665

Note [83]

Page 397 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxxii, De Lilio convallium [Le Muguet], avant-dernière ligne 5 (§ 12), ajouter aliud [autre] dans :

Aquæ apoplecticæ, quæ nihil [aliud] est, quam aqua Lilii convallium composita, usum loquitur vox ipsa.

[Son nom même explique l’emploi de l’eau apoplectique, qui n’est rien (d’autre) qu’une eau préparée de muguet]. {a}


  1. Muguet (Furetière) : « Cette fleur était autrefois à la mode pour faire des bouquets. En latin lilium convallium [lis des vallées], et plus ordinairement, aster, ephemeron [étoile, éphémère]. Ménage, après Saumaise, dérive ce mot de muscatum, qu’il dit avoir signifié chez les Anciens “ aromate ”, et tout ce qui sent bon. Et ainsi il appelle le muguet lilium muscatum, et la noix muscade, “ noix muguette ” ; d’où vient qu’on a aussi appelé “ muguets ”, les gens propres et parfumés. »

Thomas Corneille a décrit les prétendues vertus médicinales du muguet :

« Matthiole dit que les Allemands emploient le muguet en diverses maladies, et qu’ils prétendent qu’il fortifie le cœur, le cerveau et toutes les parties nobles du corps, ce qui le rend propre aux paralytiques, à ceux qui ont le haut mal, {a} aux convulsions, aux vertiges et aux battements de cœur. Il ajoute qu’ils le tiennent singulier aux inflammations {b} des yeux et aux femmes qui ne se peuvent délivrer d’enfant, comme aussi pour les piqûres et morsures des bêtes venimeuses. Ils font du vin de muguet, au temps de vendanges, en mêlant les fleurs sèches parmi le moût, et se servent de ce vin toute l’année pour les accidents qu’on vient de marquer. D’autres prennent les fleurs de muguet fraîches et, les mêlant dans du vin vieux, ils y ajoutent des fleurs de lavande et de romarin avec quelques autres parfums, et ayant laissé le tout bien bouillir au soleil, ils le passent dans des alambics de verre au bain-marie, et en tirent de l’eau qu’ils gardent avec grand soin dans des flacons d’or et d’argent, ce qui fait qu’ils l’appellent de l’eau d’or. Ils lui attribuent tant de vertu qu’ils sont persuadés qu’en donnant de cette eau à une personne prête à mourir, on lui prolonge la vie. Matthiole dit qu’ayant voulu éprouver cette recette, il n’a rien trouvé de tout ce qu’ils assurent. »


  1. Le grand mal de l’épilepsie.

  2. V. note [6], lettre latine 412.

La réédition de Francfort (1667, pages 316) a appliqué cette correction.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 83.

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(Consulté le 25/04/2024)

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