À Georg Friedrich Lorenz, le 4 juin 1665

Note [6]

V. note [21], lettre 7, pour Prospero Marziano et son livre intitulé Magnus Hippocrates notationibus explicatus… [Le grand Hippocrate de Cos expliqué par des annotations de…]. Son introduction aux Aphorismes se trouve pages 425‑426 de la première édition (Rome, 1626), avec ces pertinentes remarques :

Verum etiamsi hæc sit summi Hipp. doctrina, eius tamen industria in hoc compendium redactam fuisse, affirmare non audeo, cum tanti auctoris gravitati convenire non videatur, selectiores sententias hinc inde colligere, quæ (si totum opus repicias) nec methodum, nec doctrinæ perfectionem continent. Certum est enim, de omni fere medica materia in hoc libro tractari, sed nihil persecte, ac continuata serie absolvi. Præterquam quod manifeste apparet, quamplures sententias ex aliis Hippoc. libris in præsens opus translatas longe perfectiores in proprio fonte reperiri, quam hoc in libro, non paucasque esse ; quæ aphoritice descriptæ, mendacio non carent, quæ iuxta proprii loci descriptionem, indubitatam veritatem continent. Qui enim eas collegit, ut brevem sententiam redderet, in multis veram Auctoris mentem minime assecutus, voculas quasdam adimi posse ratus, orationem defectuosam, falsamque sententiam reddidit, ex quo factum est, ut omnium Aphorismorum lectionem tueri, sit impossibile, unde Galenus etiam aliquos tanquam spurios rejicere coactus est.

[Bien qu’y soit la science de l’immense Hippocrate, je n’ose pourtant affirmer que ce recueil a été rédigé avec tout son zèle coutumier, car on y trouve çà et là des maximes particulières qui (si vous considérez l’ensemble de son œuvre) ne recèlent ni sa méthode ni la perfection de sa doctrine. Il est certain que ce livre embrasse presque toute la matière médicale et, sans rien y retrancher, je me suis acquitté de la série complète. Toutefois, il apparaît manifestement que de nombreuses sentences y ont été empruntées à d’autres traités d’Hippocrate et que, dans bien des cas, elles sont bien mieux exposées dans leur lieu d’origine que dans ce livre-ci. Ce qu’on réduit en aphorisme n’est pas dénué d’erreur, tandis que ce qu’on puise à la source contient l’indiscutable vérité. En bien des endroits, celui qui a colligé ce qui se lit ici, pour en faire de courtes sentences, a médiocrement suivi l’authentique esprit de l’auteur ; et croyant pouvoir ôter certaines nuances, il a rendu le discours défectueux et en a faussé le sens. Il en résulte que tous les aphorismes ne résistent pas à une lecture critique. Voilà ce qui a contraint Galien à en rejeter quelques-uns, qu’il a tenus pour spécieux].


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Georg Friedrich Lorenz, le 4 juin 1665, note 6.

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(Consulté le 28/03/2024)

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