Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643)

Note [42]

Pica : « appétit dépravé qui fait désirer des choses absurdes et incapables de nourrir, comme des charbons, des cendres, du plâtre, du sel, de la chaux, de la craie, du vinaigre, du poivre et infinité d’autres semblables. Le pica est fort ordinaire aux filles et surtout aux femmes grosses. Les hommes y sont plus rarement sujets. Il vient, suivant la plupart des médecins, des mauvais levains de l’estomac qui dépravent l’appétit : à quoi on peut ajouter le déréglement de l’imagination causé par de mauvais exemples ou par des préjugés ridicules » (Trévoux). Le pica existe encore de nos jours, tenu pour être à la fois une conséquence et une cause d’anémie par carence en fer.

Incube : « maladie qui est cause d’une oppression d’estomac si grande qu’on ne peut respirer ni parler. Elle se fait de nuit ordinairement. En cette maladie, les sens ne sont point perdus, mais étonnés, endormis et hébétés, aussi bien que l’entendement et l’imagination ; ce qui fait croire au patient que quelque ennemi se vient ruer sur lui, ou le sollicite à luxure. Les enfants sont sujets à l’incube, aussi bien que les personnes grasses et les gens de lettres, dont l’estomac a de la peine à faire la digestion. L’incube est cousin germain de l’épilepsie et de l’apoplexie car s’il dure longtemps, il dégénère en l’une ou l’autre de ces maladies » (Furetière).

Spasme : « convulsion qui cause un mouvement involontaire des nerfs, qui les fait retirer vers leur origine qui est le cerveau ou la nuque, et par conséquent des muscles et des parties qui sans cela agiraient selon notre volonté ; de sorte qu’il n’est pas en la puissance du malade d’étendre la partie affligée pendant l’accès, ou même tout le corps, si la convulsion est universelle. L’épilepsie est un spasme universel qui s’étend par tout le corps. Il y a des spasmes particuliers à chaque membre, qui ont des noms différents : celui de la bouche s’appelle spasme de chien, celui de la verge satyriasis [v. supra note [21]], etc. Le spasme ou la convulsion provient de réplétion, ou d’inanition ; celle-ci est incurable. Celle qui arrive après avoir pris de l’ellébore ou autre purgatif violent est mortelle. Il y en a qui proviennent de ventosités, de morsure de bêtes venimeuses, de la piqûre d’un nerf, de l’acrimonie des humeurs qui piquent l’estomac, des vapeurs de matrice, d’un froid excessif, etc. » (ibid.).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Une thèse quodlibétaire de Guy Patin : « L’homme n’est que maladie » (1643), note 42.

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(Consulté le 20/04/2024)

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