Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 14

Note [1]

Les hidrotiques tirent leur nom du grec idrôs, sueur, car ils facilitaient la transpiration sensible (visible) : « médicaments sudorifiques qui, en pénétrant jusqu’aux plus profondes parties du corps, ont la vertu d’inciser [fragmenter] et d’atténuer les humeurs, de sorte qu’ils entraînent avec eux tout ce qu’ils rencontrent et le poussent à la superficie. La tormentille, le chardon bénit [v. note [7], lettre 99], la zédoaire, le gaïac, l’angélique, la pimprenelle et autres sont de ce nombre » (Thomas Corneille). Parmi les substances minérales, le mercure était l’hidrotique le plus puissant et le plus employé. V. note [32], lettre 101, pour la nuance entre hidrotique et diaphorétique.

En deux phrases, Guy Patin avait établi le diagnostic de deux maladies vénériennes (dites aujourd’hui sexuellement transmises) qui s’associaient (et s’associent encore) très souvent.

  1. Une gonorrhée virulente (chaude-pisse ou blennorragie, v. note [14], lettre 514) est nommée (gonorrhea virulenta, gonorrhée virulente) comme antécédent (« émissaire »).

  2. Une syphilis, grosse vérole ou lues venerea [maladie vénérienne (proprement dite)] se reconnaît parfaitement :

    • par son chancre, « ulcère malin qui ronge les chairs, et qui est causé souvent par un mal vénérien » (Furetière), manifestation caractéristique de la phase primaire (v. note [9], lettre 122), mais mentionnée au pluriel (ulcerationes), ce qui suppose plusieurs inoculations, et donc une, voire plusieurs guérisons précédentes de maladie (nous sommes aujourd’hui trop enclins à penser que les infections bactériennes ne peuvent pas se résoudre sans traitement antibiotique) ;

    • par les traitements utilisés, qui avaient inclus les sudorifiques (médicaments et étuvage), les remèdes dits spécifiques (v. note [11], lettre 181) et la salivation (flux de bouche) induite par l’onguent mercuriel (v. la susdite note [9] de la lettre 122, pour une description du rituel thérapeutique de la vérole).
  3. Le lien entre la syphilis et la cachexie passait généralement par sa localisation à la moelle épinière, qui porte le nom de tabes dorsalis ou tabès dorsal (v. note [17] du Naudæana 2).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 14, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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