Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 3

Note [8]

Le nom latin complet des tablettes antiques d’écriture est pugillares ceræ [tablettes (de bois enduites) de cire], synonyme de tabulæ. Le mot dérive de pugnus [poing] (qui a aussi donné pugil, boxeur), en lien avec le fait qu’elles tenaient dans la main. Elles étaient réutilisables après en avoir remplacé la cire (soit avoir fait tabula rasa, « table rase »).

Le papyrus (à l’origine du mot « papier », charta en latin), tiré de l’écorce des roseaux, était la principale, sinon unique, source végétale de support pour l’écriture depuis la plus haute Antquité ; mais, dans l’Empire romain, il était plus côuteux que les tablettes, car l’Égypte avait le monopole de sa fabrication et de son exportation. Le parchemin (v. note [15], lettre 117) s’y est plus tard substitué.

En Europe, le papier, tiré du chanvre (v. note [9], lettre 353), du lin ou de coton (venu d’Inde), n’a été introduit qu’aux xiexiie s., par l’intermédiaire des Arabes, à l’imitation des Chinois et des Japonais, qui l’utilisaient déjà plusieurs siècles avant le début de l’ère chrétienne. On n’a commencé à tisser ces fibres pour en faire du linge que deux siècles après. Les anciens Romains et leurs successeurs du Moyen-Âge se vêtaient de laine. Le lin et le chanvre (lineæ) ne leur servaient qu’a tresser des cordes.

V. notes [4], lettre de Claude ii Belin, datée du 4 mars 1657, pour le pantagruélion dans le Tiers Livre de Rabelais, et [30], lettre 279, pour Charles vii, roi de France de 1422 à 1461, qui avait épousé Marie d’Anjou quelques mois avant de monter sur le trône.


Additions et corrections du P. de Vitry
(1702-1703, v. note [12] des Préfaces), pages 208‑209 :

« Pugillares. Ce serait ici l’occasion de traiter de ce qui servit autrefois aux Anciens pour écrire ; mais cette matière mérite bien qu’on lui destine une dissertation entière. Ainsi, on se contentera d’indiquer ici ceux qui en ont écrit le plus judicieusement et avec plus de recherches. Voyez : Hermann. Hugo de primo scrib. orig. cap. 10 et seq. ; {a} Salmasius in Vopiscum ; {b} P. Mabillon de re Diplomat. lib. i, cap. 8 ; {c} et Is. Vossius in notis Catullianis. {d}


  1. Hermannus Hugo (Bruxelles 1588-Rheinberg 1629), jésuite flamand, De prima scribendo Origine et universa rei literariæ Antiquitate… [De la première Origine de l’écriture et de l’Antiquité universelle de la littérature…] (Anvers, Plantin, Batlthasar et Ioannes Moretus, 1617, in‑8o), chapitres :

    • x (pages 89‑98), De materia qua scriptum antiquissime [De la matière qu’on emploie pour écrire depuis la plus haute Antiquité] ;

    • xi (pages 98‑101), De primo usu chartæ, eiusque variis generibus et appellatione [Du premier usage du papier, sa dénomination et ses diverses sortes] ;

    • xii (pages 101‑106), Qua materia scriptum, sive ex qua literæ [Les outils pour écrire, ou la manière de tracer les lettres].

  2. V. note [32], lettre 503, pour les Historiæ Augustæ Scriptores sex [Six auteurs de l’Histoire Auguste] de Claude Saumaise (Paris, 1620). Vitry y renvoyait aux érudites notes 28‑29 (pages 443‑451) sur Flavius Vopiscus.

  3. Jean Mabillon (v. note [2], lettre de Hugues ii de Salins datée du 3 mars 1657), De Re diplomatica libri vi. in quibus quidquid ad veterum Instrumentorum antiquitatem, materiam, scripturam, et stilum ; quidquid ad sigilla, monogrammata, subscriptiones, ac notas chronologicas ; quidquid inde ad antiquariam, historicam, forensemque disciplinam pertinet, explicatur et illustratur… [Six livres de la Science diplomatique, où est expliqué et mis en lumière tout ce qui touche : à l’antiquité des vieux outil, matière, écriture, stylet ; aux sceaux, monogrammes, signatures et datations ; et enfin à la science des documents anciens, le l’histoire et des chartes publiques…] (Paris, Louis Billaine, 1681, in‑4o), chapitre viii, pages 31‑39.

  4. « Vossius dans ses notes sur Catulle » : Cajus Valerius Catullus et in eum Isaaci Vossii Observationes [Caius Valerius Catullus (v. note [8], lettre 52) et les Observations d’Isaac Vossius (v. note [19], lettre 220) à son sujet] (Londres, Isaac Littlebury, 1684, in‑4o), note sur Novi libri, novi umbilici [Nouveaux livres, nouveaux cylindres] (pages 51‑55).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 3, note 8.

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(Consulté le 18/04/2024)

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