Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701)

Note [52]

Phlégon de Tralles (Trallianus), « qui fut un affranchi de l’empereur Hadrien », {a} a laissé plusieurs ouvrages en grecs. Le tout est contenu dans un recueil intitulé :

Antonini Liberalis Transformationum congeries. Phlegontis Tralliani de Mirabilibus et longævis Libellus. Eiusdem De Olympiis fragmentum. Apollonii Historiæ mirabiles. Antigoni Mirabil. narrationum congeries. M. Antonini Philosophi Imp. Romani, de vita sua libri xii. ab innumeris quibus antea scatebant mendis repurgati, et nunc demum vere editi. Græce Latineque omnia Guil. Xylandro August. interprete : cum Annotationibus et Indice.

[Collection des Transformations d’Antoninus Liberalis. {b} Le petit livre de Phlégon de Tralles sur les Merveilles et les longues vies. {c} Le fragment du même sur les Olympiades. Les Histoires merveilleuses d’Apollonius. {d} La collection des Narrations merveilleuses d’Antigone. {e} Les 12 livres de Marcus Antoninus, philosophe et empereur romain, sur sa propre vie, {f} purgés des innombrables fautes qui y pullulaient auparavant, et désormais publiés dans toute leur vérité. En grec et latin, entièrement traduits par Guilielmus Xylander, natif d’Augsbourg, {g} avec des annotations et un index]. {h}


  1. Au iie s., v. note [40], lettre 99.

  2. Antonius Liberalis, est un grammairien et mythographe d’expression grecque, qui a probablement vécu au iieiiie s. de notre ère ; cet ouvrage, intitulé Μεταμορφωσεον Συναγωγη (Métamorphôseôn Sunagôgê), est tout ce qu’on connaît de lui.

  3. Le texte latin de cet opuscule, qui irritait fort Guy Patin (mais tout de même pas au point de ne pas en parler), occupe les pages 69‑105. Ce passage (emprunté à d’autres faiseurs de mythes) sur Tirésias, devin aveugle de Thèbes (en Béotie), dans les Monstra sexuum [Monstruosités des sexes], donne une distrayante idée de ce que sont les futiles « Merveilles » de Phlégon (pages 85‑86) :

    Tiresiam Eumaris F. in Arcadia cum esset mas in monte Cyllene, serpentum, quos coire videbat, alterum vulnerasse : ilicoque mutato sexu, in feminam mutatum esse, ac cum viro concubuisse. Monitum autem oraculo Apollinis, ut cum coëuntes serpentes iterum depræhendisset, alterum itidem sauciaret, ita enim in pristinum sexum rediturum observata opportunitate, consilium Dei fuisse exsecutum, itaque recuperasse pristinam naturam.

    Porro Iove cum Iunone altercante, illoque contendente plus voluptatis e re venerea feminas percipere quam viros, Iunone contrarium asserente : placuisse, ut accitus ea de re pronunciaret Tiresias, utpote utrunque sexum expertus. Hunc interrogatum respondisse : decem in partes voluptate ista divisa, una viro, novem mulieri obtingere. Iunonem iratam, eum oculis confossis excæcasse : Iovem ei vaticinandi artem dono dedisse, et vitam vii seculorum
    .

    [En Arcadie sur le mont Cyllène, Tirésias, fils d’Eumaris, au temps où il était de sexe mâle, frappa deux serpents qu’il voyait s’accoupler. Il changea sur-le-champ de sexe ; transformé en femme, il coucha avec un homme. Cependant, un oracle d’Apollon l’avisa que s’il surprenait de nouveau des serpents en train de copuler, en les blessant tous deux de la même façon, il retrouverait son sexe d’origine. Quand l’occasion s’en présenta, il suivit le conseil du dieu et revint à son ancienne nature.

    Plus tard, il advint que Jupiter se querella avec Junon : le dieu prétendait que les femmes ressentent plus de plaisir que les hommes lors de l’acte vénérien, tandis que Junon soutenait le contraire. Ils eurent alors l’idée de faire venir Teresias pour recueillir son avis sur la question, puisqu’il avait eu l’expérience des deux sexes. Interrogé, il répondit que si on divisait cette jouissance en dix parts, l’homme en obtiendrait une, quand la femme en prendrait neuf. Irritée, Junon lui creva les yeux ; Jupiter lui conféra le don de prophétiser et de vivre pendant sept siècles].

    La partie sur les longues vies (pages 100‑105) est sous-titrée Qui ab annis c et iv usque ad cx protraxisse vitam annotati sunt [Ceux qui se sont signalés pour avoir vécu entre 100 à 104 ans et 110 ans].

  4. V. note [9], lettre 986, pour Apollonius de Tyane.

  5. Antigone de Caryste, écrivain grec du iiie s. av. J.‑C.

  6. V. note [1], lettre 671, pour l’empereur Marc-Aurèle (Marcus Aurelius Antonius) et ses 12 livres autobiographiques.

  7. Guilielmus ou Guillaume Xylander (Wilhelm Holtzman, Augsbourg 1532-Heidelberg 1576), humaniste et philologue allemand.

  8. Bâle, Thomas Guarinus, 1568, in‑8o de 344 pages.

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 45).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 52.

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(Consulté le 25/04/2024)

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