Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 1
Note [42]
« Il n’y a aucun fleuve au Ciel : pourquoi donc y aurait-il besoin de ponts ? Et enfin, pourquoi y aurait-on besoin d’un pontife ? Mais puisqu’il y a trois fleuves en Enfer, qu’eux seuls aient donc leurs ponts et leurs pontifes ! »
Andrew Melville (1545-1622), professeur de théologie réformée à Glasgow et à Saint-Andrews, est l’auteur de ce quatrain satirique, intitulé In Pontifices [Contre les pontifes], imprimé dans les Delitiæ Poetarum Scotorum hujus ævi illustrium. Pars altera [Délices des illustres poètes écossais de notre temps. Seconde partie] (Amsterdam, Johannes Blaeu, 1637, in‑12, page 118). Ses vers y sont un peu différents de la transcription fournie par le Grotiana :
Flumen apud Superos nullum est, quid pontibus ergo
Est opus, aut ipso denique Pontifice ?
Ast apud infernos tot sunt flumina, sedes
Illa habeat pontes, Pontificesque suos[Il n’y a aucun fleuve au Ciel : pourquoi donc y aurait-il besoin de ponts, ou même enfin d’un pontife ? Mais en Enfer, il y a quantité de fleuves, et ce séjour a ses ponts et ses pontifes]. {a}
- Le Cocyte (v. note [34], lettre 293), le Styx (v. note [28], lettre 334) et l’Érèbe (v. notule {a}, note [7], lettre de Reiner von Neuhaus, datée du 1er juin 1673) sont les trois principaux fleuves des enfers mythiques. V. supra note [41], notule {c}, pour le souverain pontife que Melville voulait y envoyer construire des ponts.