Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 1 manuscrit

Note [11]

En 1589, le jésuite Jacques Commolet s’était ardemment engagé dans la Ligue et avait plaidé pour qu’on vengeât l’assassinat des deux frères de Guise sur l’ordre du roi Henri iii, le 23 décembre 1588. {a} Antoine i Arnauld, l’avocat, {b} a parlé de Commolet dans son plaidoyer contre les jésuites, prononcé devant le Parlement les 12 et 13 juillet 1594 (Histoire universelle de Jacques-Auguste i de Thou, livre cx, Thou fr, volume 12, page 251) :

« Les jésuites leur ressemblent d’autant mieux {c} qu’ils regardent aussi comme martyrs de la religion chrétienne tous ceux qui se dévouent à la mort pour assassiner les princes. {d} Une preuve de ce que j’avance, c’est qu’à la fête de Noël dernière, leur Père Commolet, ayant pris pour texte de son sermon ce passage du Livre des Juges où il est rapporté qu’Aod tua le roi des Moabites et s’enfuit, {e} se mit à crier en pleine chaire : Il nous faut un Aod, fût-il moine, fût-il soldat, fût-il goujat, fût-il berger, il n’importe ! » {f}


  1. V. note [1], lettre 463.

  2. V. note [17], lettre 433.

  3. Arnauld venait d’évoquer les Assassins affidés au Vieux de la Montagne, qui tuèrent plusieurs nobles croisés français (v. notule {f}, note [15] dans les Commentaires de la Faculté de médecine, Affaires de l’Université en 1651-1652).

  4. Le moine Jacques Clément, poussé par la Ligue, avait assassiné le roi Henri iii le 2 août 1589 (v. note [2], lettre 48).

  5. Dans la Bible, le chapitre 3 du Livre des Juges relate comment Aod (Aoud ou Ehud) assassina Églon, roi de Moab, pour libérer le peuple d’Israël.

  6. Pierre de L’Étoile a aussi parlé du P. Commolet dans son Journal du règne de Henri iv, avec cette note 29 du chevalier C.B.A. (édition de La Haye, frères Vaillant, 1741, in‑4o), tome second, page 44, année 1594), qui prolonge la citation de de Thou sur le sermon de Noël 1593 :

  7. « “ […] n’importe de rien ; mais il nous faut un Aod, il ne faut plus que ce coup pour mettre nos affaires au point que nous désirons ” ; et que, dans le même sermon, il avait loué, et mis entre les anges ,Jacques Clément. »

    Jean Chastel allait blesser le roi Henri iv, d’un coup de poignard, le 27 décembre 1594 (v. note [13], lettre Grotiana 1). Les jésuites furent alors expulsés de France et n’y revinrent qu’en 1603 (v. note [8], lettre 16).



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 1 manuscrit, note 11.

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(Consulté le 29/03/2024)

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