Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit

Note [3]

Pierre Hotman était issu d’une famille originaire d’Emmerich dans le duché de Clèves (Kleve), aujourd’hui Emmerich am Rhein, à la frontière entre la Rhénanie du Nord et la Gueldre. Conseillet au Parlement de Paris reçu en 1544. Il mourut en mars 1554 (Popoff, no 1447).

François Hotman, l’aîné des trois fils de Pierre, se convertit au calvinisme, enseigna le droit à Bourges puis à Bâle et publia la Franco-Gallia [Gaule française] (Cologne, 1574), pour dénoncer les massacres de la Saint-Barthélemy ; ce qui lui valut de vives querelles avec de nombreux catholiques, dont Jacques i Cujas (v. note [19], lettre 176).

Jean Hotman (Lausanne 1552-1636), fils de François, fit carrière dans la diplomatie au service de la Couronne de France. Ce qu’il aurait dit à Nicolas Bourbon sur la conversion de son père au calvinisme tient du roman anachronique, car Pierre Hotman, son grand-père, était mort cinq ans avant l’assassinat d’Antoine Minard et l’exécution d’Anne Du Bourg (1559, v. supra note [2]). La France protestante a donné une chronologie plus crédible dans son article sur François Hotman (volume 5, page 526) :

« Un brillant avenir s’ouvrait donc devant notre jeune jurisconsulte : cependant, il n’hésita pas à sacrifier à ses convictions religieuses sa patrie et l’espérance d’un riche mariage que son père lui ménageait. C’était le temps où les réformés, poursuivis à la fois par un vieux roi qui se mourait usé de débauches, {a} par un clergé implacable, par un peuple fanatique, étaient livrés aux flammes comme criminels de lèse-majesté divine et humaine, non seulement à Paris, mais dans toutes les provinces. Meaux venait d’assister à l’horrible spectacle de quatorze hérétiques consumés sur le même bûcher. {b} Hotman, qui n’entendait parler que de l’intrépide courage des soldats de l’Évangile, voulut connaître la religion qui inspirait cet héroïsme, et la Réforme compta désormais une conquête de plus. Il embrassa les doctrines nouvelles avec une ardente conviction, et il y resta constamment attaché au milieu des dangers, des angoisses, des douleurs dont sa vie fut semée. Cependant, comme il ne se souciait pas de grossir, à la fleur de l’âge, le nombre des martyrs, il jugea prudent de quitter la maison paternelle, et se retira à Lyon, probablement sous le prétexte de publier dans cette ville, une des premières de France par l’activité de ses presses, son excellent commentaire sur le titre des Institutes de Actionibus. {c} Son père, très zélé catholique, ne tarda pas à être instruit de son apostasie. Irrité de sa retraite, et plus encore de sa conversion, il rompit avec lui ; en sorte que Hotman, dénué de tout secours, serait, malgré son talent, tombé dans l’indigence si le Sénat de Berne ne lui avait accordé, à la recommandation de Calvin et d’autres réfugiés français, la chaire de belles-lettres et d’histoire dans la nouvelle Académie de Lausanne. Il s’empressa d’accepter cette place et se rendit à son poste en 1547. »


  1. François ier.

  2. En 1546.

  3. Franciscus Hotomanus in Tractatum de Actionibus ex libro Institutionum Iuris quarto.

    [François Hotman sur le traité des Procédures tiré du quatrième livre des Institutions {i} du droit]. {ii}

    1. Institutes de Justinien, v. note [22], lettre 224.

    2. Lyon, Seb. Gryphius, 1548, in‑8o de 283 pages.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 3.

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(Consulté le 18/04/2024)

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