Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit
Note [35]
La toute première édition de la Satire Ménippée, de la vertu du Catholicon d’Espagne a paru en 1593. {a} Ce « petit homme » apparaissant sur un tableau accroché à l’entrée du Louvre lors des états de la Ligue, {b} y est dépeint à la pages 292‑294 : {c}
« À la suite de ce tableau, y en avait un autre de non moindre artifice et plaisir, {d} où était peint un petit homme, mêlé de blanc et rouge, {e} habillé à l’espagnole, et néanmoins portant la chère {f} française, qui avait deux noms ; {g} à son côté droit, avait une écritoire {h} pendue, et au gauche, une épée qui tenait au bout, dont le pommeau était couronné d’un chapeau de fleurs, comme les pucelles qu’on enterre. {i} Sa contenance {j} était double et son chapeau doublé, et sa gibecière {k} quadruplée ; et dessus sa tête, du côté d’entre le soleil du midi et le couchant, {l} pleuvait une petite pluie d’or, qui lui faisait trahir son maître ; et avait en sa main une couronne de papier {m} qu’il présentait à une jeune dame muette et basanée, laquelle semblait accepter in solidum, {n} avec un petit mari de beurre fondu au soleil. {o} Je ne pouvais comprendre que voulait dire la figure, sinon par l’inscription que j’y vis au-dessous, en ces mots :vendidit hic auro patriam,
dominumque potentem imposuit. {p}Et au-dessus d’icelui tableau, y avait cet autre vers :
eheu ! ne tibi sit privata injuria tanti, {q}qui me fit douter que c’était une des personnes de la Trinité, encore qu’il eût quitté le Saint-Esprit. » {r}
- V. note [18], lettre 310.
- V. supra notule {a}, note [10].
- Reproduction fidèle (Paris, 1882) de la première édition, avec les commentaires de Charles Marcilly [C.M.].
- « Ce tableau a été supprimé dans la troisième édition de 1594, et remplacé par un autre » (note de C.M.).
- « Les couleurs de France et d’Espagne » (note de C.M.).
- La mine : le mot chère « vient de l’italien cera, ou ciera, on prononce chera, qui signifie visage, aussi bien que cara en espagnol, parce que les plus grands témoignages d’amitié paraissent sur le visage » (Furetière).
- Dès les premières éditions, tous les annotateurs ont identifié ce double nom à celui de (Nicolas i) de Neufvile de Vileroy qui devint un grand personnage d’État après la Ligue, et plus élevé encore après la mort de Henri iv (v. note [5] du Borboniana 8 manuscrit).
- Attribut symbolique du secrétaire d’État qu’était alors Villeroy.
- Plutarque, 3e livre des Propos de table, question première, S’il est bon de porter sur la tête des chapeaux de fleurs à la table (traduction de Jacques Amyot) :
« Et Ammonius se moqua un peu de nous qui, au lieu de chapeaux de laurier, en mettions de roses sur nos têtes, parce que, disait-il, les chapeaux de fleurs sont plus propres aux filles, et conviennent mieux aux pucelles et aux jeunes femmes, que non pas aux assemblées des philosophes et des hommes de lettres. »- Posture.
- « Bourse large qu’on mettait au devant du ventre » (Furetière).
- Du côté de l’Espagne et de l’Amérique.
- C’est-à-dire factice.
- Solidairement.
- L’infante Isabelle d’Espagne, fille du roi Philippe ii, était alors âgée de 27 ans, sans être encore mariée (v. notule {b}, note [23] du Grotiana 2) ; elle avait des prétentions à la couronne de France ; Charles de Lorraine, duc de Guise, et Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours ambitionnaient de l’épouser.
- « Cet homme a vendu la patrie pour de l’or, et lui a imposé un puissant maître. »
- « Puisse, hélas, si grande insulte t’avoir été épargnée ! »
- « Villeroy avait été chargé, conjointement avec le Chancelier de Chiverny, de dresser les statuts de l’Ordre du Saint-Esprit [v. note [17], lettre 63]. Henri iii l’en fit grand trésorier le 30 décembre 1578. Il paraît que, du temps où il était ligueur, il avait quitté les insignes de l’Ordre » (note de C.M.).
V. notule {d}, note [36] du Borboniana 9 manuscrit, pour la Trinité que formait le triumvirat des chefs ligueurs.