Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit

Note [11]

Triades 9-11.

  1. V. notes [59], lettre 297, pour la banqueroute et les banqueroutiers (ici agglomérés avec les banquiers), et [7], lettre 952, pour Plutus, dieu de l’argent chez les Romains (Ploutos des Grecs). Le mot partisan figure dans notre glossaire.

  2. Sans référence ni besoin de commentaire particulier.

  3. Le Père Jean-Baptiste Saint-Jure (Metz 1588-Paris 1657), entré dans la Compagnie de Jésus à Nancy en 1604, est un théologien et enseignant jésuite, dont la spiritualité, inspirée par le cardinal Pierre de Bérulle, {a} a rayonné au travers de plusieurs ouvrages, dont :

    L’Homme spirituel où la vie spirituelle est traitée par ses principes… {b}

    La citation du Borboniana s’y lit mot pour mot dans le chapitre i, Qu’est-ce que l’Homme (pages 9‑10) :

    « Enfin, pour comble de tout, il lui a donné {c} la Raison, et l’a rendu capable de connaître les choses, et libre pour les vouloir ou ne les vouloir pas, pour les prendre ou pour choisir leurs contraires ; et par la Raison, Il l’a fait à son Image, qui est le plus haut point de l’excellence de l’homme. “ C’est un riche trésor, dit saint Grégoire de Nysse, c’est un don très précieux, et une possession sacrée et divine, que la Raison qu’il a plu à Dieu de nous donner. ” {d} Saint Grégoire de Nazianze nous apprend qu’il y a trois Lumières spirituelles : la première est Dieu, lumière infinie qui ne peut être ni conçue ni expliquée que d’elle-même, et qui va se communiquant un peu au dehors, lorsqu’elle illumine les natures intelligentes. La seconde, c’est l’ange, qui est un ruisseau, une participation, et comme il l’appelle encore autre part, le premier rayon de cette première lumière. La troisième, qui est même visible, est l’homme, à cause de la clarté de la raison dont son âme est douée, {e} d’où vient qu’on lui donne, et particulièrement à ceux qui se rendent plus semblables à Dieu et approchent plus près de Lui par l’imitation de ses vertus, le nom de Lumière. {f} À quoi revient que les Hébreux, selon la remarque qu’en fait Eusèbe, appellent l’homme d’un nom qui est pris de celui du feu ; {g} où tombe ce vers du Poète latin :

    Igneus est ollis vigor, et cælestis origo. » {h}


    1. V. note [10], lettre 205.

    2. Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1646, in‑4o de 431 pages, pour la toute première de nombreuses éditions.

    3. Dieu a donné à l’homme.

    4. V. notule {b}, note [25] du Borboniana 7 manuscrit, pour saint Grégoire de Nysse.

      Une addition marginale attribue cette citation au Lib. contra eos qui castig. ægre ferunt [Livre contre ceux qui supportent avec peine les réprimandes] de Grégoire de Nysse, et en donne le texte grec : Δωρον τιμιωτατον, κτημα εξαιρετον, θειον και ιερον χρησμα.

    5. J’ai mis en exergue le passage cité par le Borboniana, tiré de Grégoire de Nazianze (localité de Cappadoce identifiée à Bekarlar en Turquie), saint et Docteur de l’Église, contemporain (ive s.) et géographiquement proche de Grégoire de Nysse. La source de cette citation est ajoutée dans la marge :

      « Orat. 40, quæ est in S. Baptisma : {i} Του πρω του φωτος απορροη τις και μετουσια. Orat. 43 : {i} Του πρω του φωτος απαυγασματα. Δια την του εν υμιν λογου δυναμιν. »

      1. « Homélie 40, qui est sur le baptême ».

      2. « Homélie 43 ».
    6. Φως en grec : note marginale faisant référence à Euseb. lib. 2. de præpar. Evang. [Eusèbe, {i} Préparation évangélique, livre ii].

      1. Eusèbe de Césarée, v. note [23], lettre 535.

    7. Note marginale : א׳ש ab אש [ish (homme) vient de esh (feu)].

    8. « Leur force vient du feu et leur origine est céleste » : Virgile, Énéide, chant vi, vers 730, parlant des hommes et des autres animaux.

    Les ouvrages cités dans cette triade 11 et plus haut, dans les triades 7 et  8 (v. supra notes [9] et [10]), présentent une intéressante particularité : tous ont été imprimés entre 1644 et 1646, soit après la mort de Nicolas Bourbon (7 août 1644), et plus longtemps encore après la dernière date (1638) indiquée pour le recueil du Borboniana manuscrit par Guy Patin (v. note [56] de sa 10e partie). Force est donc d’en conclure que ces articles sont issus d’une autre plume que celle de Bourbon, et tout concourt à la solide déduction qu’il s’agit de celle de Patin lui-même, plongé dans des méditations attestant de sa profonde foi chrétienne (que la suite des Prolégomènes du Borboniana ne dément nulle part).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit, note 11.

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(Consulté le 16/04/2024)

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