Annexe : Guy Patin éditeur des Opera omnia [Œuvres complètes] d’André Du Laurens en 1628

Note [17]

V. notes [5], lettre latine 221, et [51] infra, pour Zoïle, modèle antique du critique acerbe et envieux. L’allusion de Patin et la suite de son propos s’inspiraient de la conclusion que Du Laurens avait donnée à l’épitre de son Anatomie parue à Paris en 1600, dédiée au roi Henri iv :

Tua interest a virulentis lividisque calumniatorum morsibus illud defendere. Hoc si feceris, Zoilus ilia rumpet, nobisque ad graviora et altiora capessenda animos addes.

[Il vous importe de défendre ce livre contre les venimeuses et jalouses morsures des calomniateurs. Ce faisant, Zoïle s’y rompra les reins, et vous augmenterez notre courage à entreprendre de plus lourdes et hautes tâches].

En éditant les écrits d’André Du Laurens, Guy Patin en avait perçu les faiblesses et voulait se protéger contre les attaques que son travail ne manquerait pas d’engendrer. Au jugement d’Éloy (1778, tome 2, page 108) :

« Les ouvrages anatomiques de Du Laurens sont plus remarquables par la beauté du style que par l’exactitude des choses. On remarque dans le premier livre toutes les inepties qu’il était possible de débiter sur l’excellence et la nature de l’homme ; mais comme ce défaut lui est commun avec les auteurs qui l’ont suivi de près, on se borne à faire remarquer qu’il est justement accusé de plusieurs fautes dans l’exposition de la structure du corps humain, et qu’on est encore en droit de lui reprocher de s’être attribué beaucoup de découvertes qu’on avait mises au jour avant lui. Ses erreurs, dit Riolan, viennent de ce qu’il s’en est rapporté au témoignage des autres, au lieu d’examiner lui-même les parties dont il fait la description. {a} Cependant, les ouvrages et les figures anatomiques de Du Laurens ont été longtemps estimés ; {b} ils ont même passé pour être fort utiles tandis qu’on a rien eu de mieux. »


  1. Éloy résumait bien l’avis que Jean ii Riolan a exprimé dans ses Animadversiones in Opus anatomicum Andreæ Laurentii [Remarques sur l’Anatomie d’André Du Laurens], pages 623‑684 des Opera anatomica vetera (Paris, 1649, v. note [25], lettre 146).

  2. Du Laurens a néanmoins tiré la plupart de ses figures anatomiques à la Fabrica d’André Vésale (v. note [18], lettre 153).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Guy Patin éditeur des Opera omnia [Œuvres complètes] d’André Du Laurens en 1628, note 17.

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(Consulté le 11/11/2024)

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