De Charles Spon, le 13 août 1657
Note [2]
« la grive chie elle-même son propre malheur » ; proverbe de l’Antiquité (Turdus ipse sibi malum cacat, en latin) commenté par Érasme (Adages, no 55) :
Plautus paulo diversius extulit : Ipsa, inquiens, sibi avis mortem creat. Quanquam non dubitemus affirmare, a Plauto, Cacat, non creat fuisse scriptum : deinde locum a Quopiam semidocto, et Græcanici proberbii ignaro, depravatum, supposita voce adulterina Creat.
[Plaute {a} a exprimé l’idée un peu différemment, Ipsa, inquiens, sibi avis mortem creat. {a} Je n’hésiterais cependant pas à affirmer que Plaute a écrit cacat et non creat, et qu’est venu ensuite quelque médiocre savant qui, ne connaissant pas le proverbe grec, a déformé le passage en substituant au mot d’origine un terme corrompu, creat]. {c}
- Fragments, iii.
- « L’oiseau, dit-il, se crée lui-même sa mort. »
- Ô pudibonderie, que de falsifications ne commet-on pas en ton nom !
Les anciens croyaient le gui engendré par les déjections d’oiseau, principalement celles des pigeons et des grives. « On en fait de la glu […]. Les grives sont fort friandes du gui, lesquelles en émeutissent [chient] la graine sur les arbres où elles se perchent, et donnent lieu à une nouvelle production du gui dans lequel elles demeurent après engluées ; ce qui a donné lieu à Plaute de dire, que “ la grive chie sa mort ” » (Furetière).