De Marten Schoock, le 12 août 1656
Note [3]
« en surpasse bien d’autres ».
Ce jugement sur l’érudit P. Marin Mersenne {a} clôt un déroutant propos sur la semence, le chyle et le vide, sans rapport clair avec ce qui le précède. La fuite des idées avait mené Marten Schoock à blâmer deux ouvrages dont il n’avait pas approuvé le contenu, émanant de deux cartésiens : {b}
- V. note [5], lettre latine 477.
- V. note [22], lettre de Christiaen Utenbogard datée du 21 août 1655, la longue préface anticartésienne de Schoock dans l’Admiranda Methodus Novæ philosophiæ Renati Des Cartes [Admirable méthode de la nouvelle philosophie de René Descartes] (Utrecht, 1643).
- Valerianus Magnus (Valeriano Magni, Milan 1587-Salzbourg 1661), moine capucin italien et philosophe ennemi de l’aristotélisme, a assuré de nombreuses missions diplomatiques au service de l’Empire germanique et de la Pologne, et s’est opposé aux jésuites.
- De Vacuo Narratio AE.i P.i de Roberual, ad Nob: Virum D. des Noyers [Narration de Gilles Personne de Roberval, {i} adressée au noble M. des Noyers] {ii} (pages 31‑42), datée de Paris, le 20 septembre 1647, relate les observations dont s’est inspiré Valerianus.
- Gilles Personne de Roberval (1602-1675) est le mathématicien et physicien français à qui la balance à deux fléaux doit son nom.
- Pierre Des Noyers (1607-1693), élève de Roberval et secrétaire de la reine de Pologne, Louise-Marie de Gonzague-Mantoue (à qui Valerianus Magnus a dédié sa Demonstratio ocularis).
Schoock, qu’aucune discussion savante n’intimidait, a critiqué les idées de Valerianus Magnus et de Mersenne dans l’article ix de la Disputatio octava, de Vacuo [Huitième Disputation, sur le Vide] (page 188‑205), imprimée dans sa Physica generalis. Qua sic discutiuntur secundum libertatem Philosophicam, non minus antiquorum quam recentiorum Philosophrum placita ; ut simul major ratio habeatur veritatis, quam authoritatis humanæ [Physique générale. Où sont discutés, conformément à la liberté phiosophique, les préceptes des philosophes, tant anciens que modernes ; et où le raisonnement tient plus compte de la vérité que de l’autorité humaine] (Groningue, Johannes Cöllenius, 1660). Cette thèse n’est pas datée, mais son auteur méditait déjà sur son sujet au moment où il écrivait sa lettre à Guy Patin. Il a abondamment traité du chyle et de la semence (féminine et masculine) dans son De Fermento et fermentatione Liber [Livre sur le Ferment te la fermentation] (Groningue, 1663, v. note [3], lettre 723).