De Christiaen Utenbogard, le 21 août 1656

Note [42]

« même s’il ne vaut bien sûr pas son pesant d’or » (v. note [5], lettre 76, pour auro contra carus).

Ce « livre des Échasses » est un ouvrage anonyme de 438 pages intitulé :

Grallæ seu vere puerilis Cothurnus Sapientiæ, quo se jactat apud imperitos Guillelmus Apollonii Minister Ecclesiæ Mittelburgensis Vereanus in centionibus, quos edidit de Jure Majestatis circa Sacra, Contra libellum Clarissimi Doctoris Nicolai Vedelii, de Episcopatu Constantini Magni.

[Les Échasses ou le vraiment enfantin Cothurne {a} de la sagesse, où se lance, parmi les ignorants, Guilelmus Apollonius, natif de Veer, {b} ministre de l’Église de Middelbourg, dans les censures qu’il a publiés de Jure Majestatis circa Sacra, contre le petit livre du très brillant docteur Nicolas Vedelius {c} de Episcopatu Constantini Magni]. {d}


  1. Texte tragique (pompeux).

  2. Guilelmus (Willem) Apollonius ou Apollonii (vers 1602-1657), pasteur et théologien presbytérien originaire de Zélande.

  3. Nicolaus Vedelius (Vedel), professeur de théologie à Genève puis à Franeker surtout connu pour ses attaques contre les arminiens. Mort en 1642, il avait publié la même année De Episcopatu Constantini Magni, seu de Potestate Magistratuum Reformatorum, circa res Ecclesiasticas [L’Épiscopat de Constantin le Grand, ou le pouvoir des magistrats réformés sur les affaires ecclésiastiques] (Leuwarde, Gisbertus Subonius, in‑12), qui prenait en exemple le double pouvoir, temporel et spirituel, exercé par l’empereur Constantin (v. note [24] du Naudæana 3).

    Apollonius lui avait répondu par le Jus Maiestatis circa Sacra, sive Tractatus Theologicus, de jure Magistratus circa res ecclesiasticas… [Droit de majesté en matière sacrée, ou Traité théologique sur le droit de la magistrature sur les affaires ecclésiastiques…] (Middelbourg, Iacobus Fierensius, 1642, in‑8o).

  4. Franeker, sans nom, 1646, in‑8o : défense du défunt Vedelius contre Apollonius ; la page de titre est ornée d’une tiare papale près de laquelle volent deux bourdons à têtes humaines portant l’un une bulle (pouvoir spirituel) et l’autre une bourse d’argent (pouvoir temporel) ; la dispute portait moins sur l’autorité pontificale en matière séculière, chez les catholiques, que sur celle des gouvernants (magistrature) flamand en matière ecclésiastique, chez les calvinistes, assimilée au papisticum jugum [joug papiste] dont Christiaen Utenbogard a parlé un peu plus loin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Christiaen Utenbogard, le 21 août 1656, note 42.

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(Consulté le 16/04/2024)

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