De Thomas Bartholin, le 25 septembre 1662
Note [8]
Thomas Willis (Great Bedwyn, Wiltshire 1622-Londres 1675) est le médecin et anatomiste anglais dont le nom reste attaché au polygone artériel qui réunit les unes aux autres les quatre artères nourricières du cerveau à la base du crâne (les deux carotides en avant et les deux vertébrales en arrière). Il a publié pour la première fois son traité « des Urines » en latin à La Haye (1659, in‑8o, pour la première de nombreuses rééditions) ; il a été traduit en français : Dissertation sur les urines. Tirée des ouvrages de Willis, très célèbre médecin d’Angleterre… (Paris, Laurent d’Houry, 1683, in‑8o).
Le passage auquel Thomas Bartholin faisait allusion se trouve dans le chapitre v, Des choses contenues dans l’urine des malades (pages 111‑112) :
« Les petites pierres passent quelquefois au travers des conduits de l’urine et sont chassées au dehors, et il vaut mieux que les grandes demeurent immobiles dans leurs cavités. Les endroits où elles s’engendrent ordinairement sont les sinuosités anfractueuses des reins ; et si les plus petites qui tombent de là dans la vessie ne sont évacuées, elles se forment en de grandes pierres. J’ai vu une fois plusieurs grandes pierres vers les côtés de la vessie, qui étaient renfermées entre les membranes comme dans une bourse. Ces pierres, sans doute étant tombées des reins quand elles étaient encore petites, demeuraient dans les conduits des uretères qui passent entre les membranes de la vessie, et là elles s’augmentaient peu à peu. Une dame attaquée de cette maladie jeta par le conduit de l’urine, longtemps avant sa mort, une membrane épaisse et large remplie d’une matière de sable qui (comme il parut par la dissection que l’on fit de son cadavre) était une partie de la tunique interne de la vessie qui avait été froissée et rompue par les pierres qui y étaient renfermées. »