De Reiner von Neuhaus, le 21 octobre 1663
Note [4]
À l’envoi des Familiæ Romanæ, les Patin avaient joint les In Stirpem regiam epigrammata, per M. Carolo Patin, Doctore Medico Parisiensi, et Scholarum Professore. Emblèmes et devises de la Maison royale, par M. Charles Patin, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris (sans lieu ni nom, 1660, in‑12, bilingue français et latin, dédié au cardinal Mazarin), court recueil d’épigrammes en l’honneur de la famille royale et des princes du sang. Il a été réimprimé à la fin de l’Introduction à la connaissance des médailles. Par Charles Patin. Troisième édition (Padoue, sans nom, 1691, in‑12), où il est suivi de deux Épîtres au roi, respectivement datées du 1er avril 1661 et du 26 mars 1662. Charles (mort en 1693) a expliqué la raison de cette réédition dans son avis Au lecteur :
« Quelques amis m’ont engagé de joindre à cette Introduction des Devises et des Lettres que j’adressai au roi lorsqu’il commença de témoigner sa bienveillance à la curiosité des médailles. Quoiqu’on les puisse juger indignes d’être derechef publiées, je me suis laissé aller leur sentiemnt, tant par l’inclination que j’ai de les satisfaire que par la conformité des sujets, qui peuvent donner quelque éclaircissement à la connaissance des médailles. »
Pour donner une idée des muses de Charles, que Reiner von Neuhaus qualifiait ici sans barguigner de supra vates vates [poète au-dessus des poètes], voici la première de ses louanges (page 245), intitulée « Pour le roi très-chrétien Louis xiv roi de France et de Navarre » (en respectant les majuscules, mais en modernisant l’orthographe) :
« Vos Triomphes doivent enfin faire place à l’Amour, que votre Mariage et la Paix demandent, et pour notre belle Reine et pour vos Peuples.
Grand Prince, c’est assez montrer votre courage
Dans les exercices de Mars,
Renoncez à tous ses hasards.
Pour être redouté, pouvez-vous davantage ?
Tout le monde est fort convaincu
Que rien ne Vous est impossible,
Et que vous êtes invincible
Comme vous êtes invaincu.
Mais maintenant à Mars il faut qu’Amour succède,
Que vous lui donniez tous vos jours ;
Mars vous a possédé toujours.
Il faut à l’avenir que l’Amour vous possède. »
Le reste est à l’avenant (v. infra note [8], pour deux autres échantillons).
La lyre de Neuhaus voulait sans doute faire chanter les cordes de sa reconnaissance pour ses propres vers que les Patin avaient fait figurer en tête des Familiæ Romanæ (v. note [5], lettre latine 199).