Docteur
Titulaire du doctorat, plus haut degré décerné par une Faculté supérieure (théologie, droit canonique, ou médecine à Paris), qui autorisait à enseigner (régenter) et examiner les étudiants. Le Collège de la Faculté de médecine de Paris comptait autour de 120 docteurs régents. Un docteur de Sorbonne était gradué en théologie catholique.

Au xviie s., contrairement à aujourd’hui, on n’avait pas coutume d’attacher en France le titre de docteur au nom d’une personne (mais on le faisait ailleurs, en Suisse par exemple). Ainsi pour un médecin, on ne disait pas « le docteur X », mais « Monsieur ou Maître X, docteur de la Faculté de médecine ». Dans les rares cas où Guy Patin a employé la première tournure (« son docteur thériacal », « le docteur Meyssonnier » ou « le docteur Bourdelot »), c’était péjorativement pour se moquer d’un charlatan ou d’un confrère dont il jugeait l’esprit mal timbré ou la science indigente. Dans les quelques lettres qu’on a de lui, Charles Spon n’a généralement pas respecté cet usage, préférant apparemment se conformer à la mode allemande de ses origines.

Faire le docteur est à prendre pour faire le savant : « On dit ironiquement et à contresens des ignorants, c’est un grand docteur, un docteur en soupe salée » (Furetière).