Lieutenant
De manière générale, un lieutenant était un officier qui tient le lieu d’un supérieur, qui exerce une charge en son absence, ou qu’il devrait exercer lui-même (Furetière).

Aux armées, le grade de lieutenant général, créé en 1621 pour le marquis de La Valette, se situait entre le maréchal de camp et le maréchal de France. C’était aussi le titre de l’officier qui dirigeait le bailliage d’une cité.

Dans une place de guerre, un lieutenant de roi ou commandant d’armes, commandait en l’absence du gouverneur. Ce gouverneur était lui-même lieutenant du roi. Les lieutenants de roi avaient la charge d’un secteur géographique plus étroit que le gouverneur, subdivision d’une province ou ville fortifiée ; ils étaient investis dans ce dernier cas de responsabilités importantes. Leur subordination d’origine aux gouverneurs représentait un danger de transfert excessif du pouvoir sur les grands des provinces. Pour y parer, on recourut à deux procédés : écarter les hommes peu sûrs des lieutenances sensibles, à l’occasion de leurs redistributions, ; soustraire les lieutenants à l’autorité des gouverneurs pour les rattacher directement au roi – d’où leur nom de lieutenants de roi – avec mission de contrôler et contrebalancer le pouvoir du gouverneur auquel ils étaient attachés (S. Bertière).

À Paris, le lieutenant civil était le « président premier » du Châtelet. Le lieutenant criminel était généralement chargé d’instruire les affaires criminelles et de diriger la police. Le lieutenant criminel du Châtelet partageait cette fonction avec le lieutenant civil, qui lui était hiérarchiquement supérieur. Pour clarifier la situation, source de nombreux inconvénients, les affaires civiles et criminelles des grandes villes furent nettement séparées à partir de 1667 : le lieutenant civil du Châtelet, dont les responsabilités étaient trop étendues, devint lieutenant civil du prévôt de Paris, et le lieutenant criminel, lieutenant général de police.