Altérer un corps naturel, le rendre plus tendre, plus mou : on mortifie la chair en la frappant avec un bâton, en la laissant à l’air à demi pourrir ; on mortifie les drogues par infusion ; les chirurgiens mortifient, endorment les membres.
Se dit figurément en morale : la règle des chartreux est fort austère, ils se mortifient étrangement le corps ; la haire, le cilice mortifient la chair, apaisent l’ardeur des passions.
Signifie aussi recevoir quelque honte, quelque déplaisir : quand on découvre l’hypocrisie d’un cagot, cela le mortifie beaucoup ; ce banquier a été bien mortifié quand il a trouvé qu’on lui avait volé l’argent de sa caisse.
Mortification s’entend pareillement dans ces trois acceptions (Furetière).
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