Habitude, tempérament, tempéré, température
« Mélange et harmonie des quatre simples qualités élémentaires [eau (humide et froide, qualités de la pituite ou lymphe), air (humide et chaud, sang), terre (sèche et froide, atrabile ou mélancolie), feu (chaud et sec, bile)]. Les médecins distinguent deux sortes de tempéraments, ou habitudes, du corps : l’un qu’ils appellent au poids, ou ad pondus ; l’autre de justice. Le tempérament au poids est celui qui a égale proportion et mesure des qualités élémentaires, tel que doit être celui de la peau des doigts, sans laquelle égalité ils ne pourraient faire aucun jugement. Le tempérament de justice est celui qui contient des portions inégales de ces qualités, mais en proportion convenable pour bien exercer les actions de la partie à quoi elle est destinée ; et ainsi l’os a plus de parties terrestres que d’aqueuses, afin qu’il soit plus solide ; ce qui a du rapport à la justice, qui distribue à chacun ce qui lui appartient. Galien dit que le tempérament ad pondus est seulement dans l’imagination parce que, quand il serait réel, il ne demeurerait qu’un moment » (Furetière). En médecine, le mot servait à définir les qualités du corps, de ses humeurs ou de ses organes, autant que celles des médicaments.

L’adjectif tempéré désignait l’état bien équilibré de ces qualités ; on l’appliquait aussi à celles de l’air ambiant (climat), acception qui est toujours en usage. L’intempérie marquait le déséquilibre (et le marque encore quand nous parlons du mauvais temps qu’il fait).