Maquignon, maquignonnage
Commerçant « qui vend des chevaux, qui les refait, et qui couvre leurs défauts ; ce mot est odieux ; on dit maintenant marchand de chevaux ». De là, le mot a servi pour qualifier les « gens d’intrigue qui se mêlent de donner des avis, de faire des mariages, de faire vendre des offices, des bénéfices et autres trafics odieux. On appelle aussi maquignons et vendeurs de chair humaine ceux qui débauchent les jeunes gens pour les enrôler et les vendre à des capitaines. Ce mot vient de maque, qui signifiait autrefois marchandise, aussi-bien que celui de maquereau ; quoique Ménage dise qu’il vient de l’italien machinone, qu’il croit être fait de mangone. On a dit dans la basse latinité mangonare, pour signifier trafiquer, et mango, manganus, pour signifier un trompeur » (Furetière).

Dans ses textes latins, Guy Patin a plusieurs fois employé le mot mangonium pour dénoncer la falsification des médicaments (comme la manne) : je l’ai traduit par « maquignonnage », avec la bénédiction du Gaffiot.