L. 429.  >
À Charles Spon,
le 24 décembre 1655

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 décembre 1655

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0429

(Consulté le 19/03/2024)

 

Je [a][1] viens de chez le bonhomme M. Riolan [2] y consulter [3][4] pour un chanoine de Beauvais [5] qui est hydropique. [6] Il est gaillard et se porte bien, il dit que le roi de Suède [7] est maître de toute la Pologne, qu’il entrera le mois d’avril prochain dans l’Allemagne avec une armée de 100 000 hommes et qu’il ne craint point les princes de l’Empire, ni l’empereur [8] même. [9] M. Riolan ne fait point de doute que nous ne soyons de partie avec lui, aussi bien que Cromwell. [10] Le roi de Suède a dessein de se faire empereur et de s’attribuer tout le bien que les moines possèdent en Allemagne ; et après, d’aller en Italie ; si bien que nous verrons beau jeu si la corde ne rompt. [1] J’ai soupé hier avec M. Ferrus [11] chez un marchand de ses parents qui est de mes bons amis. Nous y avons bu à votre santé, et de M. Ravaud [12] son cousin, auquel je vous prie de faire mes très humbles recommandations, et à M. Huguetan [13] pareillement ; mais ne leur parlez point, s’il vous plaît, du tout des livres qu’ils ont dessein de m’envoyer afin qu’ils ne sachent point que j’en ai de l’impatience. Faites-moi la grâce de dire à M. Devenet, [14] si vous le voyez, qu’il recevra vers les Rois de l’argent pour les livres qu’il m’a fait tenir de Genève. M. le chancelier [15] a encore été ce matin en Sorbonne [16] où il fait ce qu’il peut contre M. Arnauld : [17] il fait toujours protestation qu’il les veut laisser en liberté, mais pourtant il ne fait que les interrompre. [2] Le duc de Modène [18] doit être reçu dimanche prochain dans le Bois de Vincennes [19] où le roi se rendra tout exprès. [3] Voilà la fin de ma lettre et la fin de l’an venue. Je vous souhaite l’an prochain, et à mademoiselle votre très chère femme, toute sorte de prospérité et santé, et à votre famille. Conservez-moi, s’il vous plaît, en vos bonnes grâces et tenez pour certain que je serai toute ma vie, Monsieur, tuus usque ad aras[4]

G.P.

Ce vendredi bien tard, à neuf heures du soir, 24e de décembre 1655.

On ne fait ici que voler et massacrer ; aussi prend-on beaucoup de voleurs qui seront pendus après les fêtes ; mais tous ne le seront pas, il y a quelqu’un qui en échappe toujours par le moyen de ses amis qu’il trouve à la cour. Le libraire qui doit imprimer les Institutions de feu M. Rivière [20] s’appelle Cellier ; [21] on dit que cela sera presque aussi gros qu’un Perdulcis ; [22] qu’en croyez-vous, a-t-il commencé ? Utinam bene cedat[5]


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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