L. 887.  >
À André Falconet,
le 2 novembre 1666

Codes couleur
Citer cette lettre
Imprimer cette lettre
Imprimer cette lettre avec ses notes

×
  [1] [2] Appel de note
  [a] [b] Sources de la lettre
  [1] [2] Entrée d'index
  Gouverneur Entrée de glossaire
×
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 2 novembre 1666

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0887

(Consulté le 19/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous salue au nom de tous les saints dont on célébra hier la fête avec grande dévotion. Brême [2] est assiégée par les Suédois, mais divers princes interviennent, qui veulent empêcher qu’on ne la prenne : l’empereur [3] d’une part, et l’électeur de Brandebourg [4] d’une autre. [1] Les Hollandais ont envoyé 30 vaisseaux sur l’Elbe [5] pour occuper d’ailleurs les Suédois. [2] Je pense que vous aurez bientôt le factum de M. Blondel, [3][6] je l’ai adressé à M. Spon qui vous le délivrera en attendant autre chose de cette nature que je vous prépare. J’apprends que vous étiez aux champs, dont je suis fort aise, vos forces en reviendront plus tôt. Tandis que vous mangez peu, votre ventre est paresseux, mais l’un et l’autre est propre pour un convalescent : que serait-ce si vous aviez un flux de ventre ? [7] vous vous referiez encore moins. Dormez beaucoup, ne mangez rien que de bon et peu souvent, et prenez un lavement [8] de deux jours l’un, mais gardez-vous du vin nouveau et ne mangez guère le soir : un bouillon, un œuf frais suffisent, avec un verre de peu de vin vieux et beaucoup d’eau.

On réforme ici les auvents aux boutiques qui étaient trop grands, à quoi les commissaires du Châtelet [9] sont fort occupés ; il y en a même deux d’interdits de leurs charges pour n’y avoir pas vaqué avec assez d’exactitude. Mais on ne diminue pas la taille [10] ni les impôts du Mazarin. [11] Vide Martialem Epigr. 61, lib. 7 : [12]

Tonsor, copo, cocus, lanius, sua limina servant,
Nunc Roma est, nuper magna taberna fuit
[4]

Oh qu’il eût dit vrai, magnum lupanar ! [5] comme dit Buchanan [13] le siècle passé dans son épigramme in Romam. Je vous baise très humblement les mains et suis de toute mon âme votre, etc.

De Paris, ce 2d de novembre 1666.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.
Une réalisation
de la BIU Santé