L. latine 8.  >
À Johann Caspar I Bauhin,
le 1er juillet 1646

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Caspar I Bauhin, le 1er juillet 1646

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1041

(Consulté le 28/03/2024)

 

[Universitätsbibliothek Basel, cote G2 I 9:Bl., page 47 ro‑vo | LAT | IMG]

Au très distingué et très érudit M. Caspar Bauhin, célébrissime docteur et professeur en l’Université de Bâle.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Au milieu de [tant] de malheurs, voilà déjà longtemps que je ne vous ai envoyé aucune lettre et n’en ai reçu une de vous. Je mets cela sur le seul compte de cette interminable guerre où [nos] chefs se battent entre eux depuis tant d’années. Je souhaite que quelque accommodement soit enfin […] et des désastres que le cruel et impie […] répand par tout l’univers, afin que je puisse vous écrire plus sûrement, facilement et fréquemment, et apprendre et […] quelque nouvelle de vous. Que se passe-t-il donc en votre auguste ville ? N’est-ce pas […, comme] j’ai ouï dire, le nouvel ouvrage botanique du plus grand des hommes, M. votre père, de bienheureuse mémoire, qui transpire sous la presse ? [1][2] C’est Bartholin, [3] je crois, qui m’a raconté que cela se faisait, comme il passait ici, revenant de Bâle et s’en allant en Hollande […] [il y a] quelques mois. Je désire aussi apprendre ce que vous me laissez attendre ou espérer des [Animadversiones] in Theophrastum que le très éminent Caspar Hofmann avait précédemment envoyées à Bâle pour qu’elles y fussent imprimées ; [2][4][5] j’attends sa réponse à la lettre que je lui ai envoyée à Altdorf il y a deux mois. [6] Par mes soins, mon zèle et mon labeur hors du [commun], on imprime ici, in‑4o, les de Medicamentis officinalibus de ce très éminent homme ; l’édition en sera achevée avant la fin du mois d’août. [3][7] C’est un ouvrage soigné et appliqué, qui sera de [très grande] utilité pour ceux qui le liront. Cet auteur me paraît grand et digne de louange ; mais il eût sans aucun doute été bien plus grand et digne de plus grande louange s’il s’était comporté moins durement à l’égard de Galien, de Fernel et d’autres, [8][9] dont on a tort de [dénigrer] et de maltraiter comme il fait les ouvrages qu’ils nous ont laissées, quand on doit les admirer et presque les vénérer. Nos libraires s’attellent ici à une nouvelle édition des œuvres complètes de Daniel Sennert car tous les exemplaires de la première édition semblent avoir été vendus en quatre ans. [4][10] L’excellent [et] très intègre M. Jan van Bewerwijk m’a écrit qu’il était alité depuis un an, à cause d’une [invincible] perte d’appétit, où il est tombé pour son plus grand malheur et qui l’accable tout entier d’une fièvre [hectique]. [11][12] Je suis peiné que les choses aillent si mal pour un homme si éminent, dont la perte insigne fera souffrir la république des lettres car il a écrit avec élégance et [érudition], et donnera encore des ouvrages bien meilleurs et plus nombreux si Dieu lui accorde de vivre plus longtemps. Il me semble pourtant que nous n’avons aucune raison de nous en plaindre, comprenant fort bien que telle a été la volonté des dieux. [5][13] Mais vous, très distingué Bauhin, je vous en prie, écrivez-moi comment vous vous portez, ce que vous faites, ce que vous méditez pour le profit de la [république] des lettres. Celui qui vous remettra cette lettre vous portera [aussi] un paquet de ma part ; il contient quelques thèses et opuscules qui concernent les affaires de notre École, [14] et je souhaite de tout cœur que vous le teniez pour agréable. Ce porteur sera mon collègue M. Cousin, homme de bon métier, de bonnes pratiques et de belle intelligence, comme vous constaterez aisément en conversant avec lui ; je vous le recommande donc très chaudement. [6][15] D’ici là, soyez bien assuré qu’aussi longtemps que je vivrai, je serai votre très obéissant et très dévoué

Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris.

De Paris, le 1er de juillet 1646.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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