< L. latine 47.
> À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 28 mars 1656 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Vopiscus Fortunatus Plempius, le 28 mars 1656
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1080 (Consulté le 13/10/2024) | ||||||||||||
[Ms BIU Santé no 2007, fo 41 ro | LAT | IMG] Au très distingué M. Vopiscus Fortunatus Plempius, docteur en médecine et professeur royal à Louvain. [a][1] J’ai reçu votre dernière par Antoine de Gérin, jeune homme liégeois savant et de bonnes mœurs ; elle est datée de Louvain, le 8e de décembre de l’an dernier. J’y aurais plus vite répondu si je n’avais espéré avoir bientôt quelque chose de nouveau à pouvoir vous envoyer ; mais puisque cette espérance a été décapitée, je vous écris ces quelques mots pour que vous n’alliiez pas penser que je vous ai oublié, vous que je vénère et admire comme une grande étoile dans notre ciel savant. Jusqu’à ce jour a fleuri parmi nos docteurs une controverse, qu’ont remuée les plus ardents esprits, pour savoir si l’antimoine est ou non un poison ; [2] mais tandis que les médecins ferraillent entre eux sur la nature et la préparation de ce remède, tant de malades sont morts de l’avoir employé que ses défenseurs ont honteusement perdu leur procès ; [3] tant et si bien qu’il est terrassé comme un poison dont aucune préparation ne peut corriger la malignité. Beaucoup et même presque tous le voient donc d’un mauvais œil et l’exècrent, si vous exceptez la catégorie des chasseurs d’héritages, qui a toujours coutume de bien accueillir et agréer un poison pour remède. Si vous comprenez notre langue française, je vous envoie un seul livre d’un de nos anciens contre l’antimoine ; [4] car en sa faveur, ses partisans n’ont encore rien donné qui soit digne d’être mis en lumière. J’ai fort bien connu ce médecin de Lambermont, excellent homme originaire de Sedan qui vit maintenant à Londres ; [1][5] je dois à son affection deux opuscules dont j’avais besoin, qu’il m’a envoyés d’Angleterre il y a deux ans. Notre Riolan est en vie et se porte bien, presque octogénaire ; avec d’autres, je vous envoie son livre assaisonné de beaucoup de sel et d’âcre vinaigre contre Pecquet et les pecquétiens. [2][6][7][8][9][10][11] Jean Riolan et René Moreau, [12] tous deux mes excellents et très savants collègues, vous saluent. Par vœux ardents à l’avantage de la république des lettres, je leur souhaite les années de Nestor, [3][13] ainsi qu’à vous, à la même fin ; et sur ce souhait, je m’arrête. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi. Vôtre de toute mon âme, Guy Patin. Paris, ce 28e de mars 1656. {Je voudrais savoir quel jour et quel an mourut le distingué Erycius Puteanus et si on vend ses annotations sur le viie livre de l’Histoire naturelle de Pline, que mentionne Franz Sweerts dans ses Athenæ belgicæ, page 232.} [4] Avez-vous jamais vu les Scholiæ d’Erycius Puteanus sur le viie livre de L’Histoire naturelle de Pline ? Si elles sont en vente, c’est-à-dire si elles ont jamais été imprimées, je souhaite pouvoir les acquérir ; du moins, Franz Sweerts en fait-il mention dans ses Athenæ Belgicæ, page 232. Souvent, j’ai songé à exposer et expliquer les passages de ce très grand écrivain qui touchent à la médecine, et particulièrement à éclairer et expliquer ce viie livre en ma chaire royale, car il est tout entier anthropographique. [5][14][15][16][17][18] Indiquez-moi, je vous prie, s’il se trouve quelques nouveautés chez vous, pour que je prenne soin de me les procurer. Vale. [6] Avec la présente lettre, j’ai envoyé à M. Plempius trois opuscules de M. Guillemeau, [7][19][20] quelques thèses médicales, Perreau contre l’antimoine [8][21] et le livre de M. Riolan, in‑8o, contre Pecquet et les pecquétiens. [2] | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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