Note [1] | |
Le lundi gras est le dernier lundi du carnaval, veille du mardi gras et avant-veille du mercredi des cendres qui marque le commencement du carême (v. note [3], lettre 47). Guy Patin liait la fête des fous, festum fatuorum, aux « anciens Pères de l’Église » (appellation qui renvoie ordinairement aux premiers siècles de la chrétienté), mais voulait parler des Pères des conciles, selon l’article de Ch. Schmidt dans l’Encyclopédie des sciences religieuses (Paris, 1878, tome v, pages 39‑40) : « Par ce nom, on désignait des réjouissance qu’au Moyen Âge on accordait aux élèves des écoles ecclésiastiques. Le jour du 6 décembre, ils se choisissaient un évêque, que le 28 du même mois, jour des Innocents, {a} ils conduisaient, revêtu d’habits pontificaux, dans les différentes églises de la ville où se passait la scène ; pendant la procession, ils étaient déguisés, ils chantaient des strophes ; dans la cathédrale, ils célébraient l’office. En beaucoup de localités, cette coutume avait dégénéré en mascarade burlesque. Le premier qui en parle est Jean Beleth, qui a vécu dans la seconde moitié du xiie s. {b} […]. Là on trouve déjà le terme de festum stultorum ou follorum. Les autorités ecclésiastiques s’épuisèrent en vains efforts pour supprimer la coutume ; dès la fin du xiie s., des évêques et des conciles provinciaux la condamnèrent ; en 1210, Innocent iii lui-même voulut qu’elle disparût. Malgré ces interdictions et d’autres plusieurs fois réitérées, elle se maintint partout ; l’Église dut se borner à défendre aux prêtres d’y prendre part. Un curieux rituel de la cérémonie telle qu’elle se faisait dans le diocèse de Viviers, < en > 1369, est publié dans le Glossaire de Du Cange, éd. Henschel, t. iii, p. 959. {c} Le concile de Bâle, dans sa session du 9 juin 1435, fit un canon que nous transcrivons parce qu’il donne l’idée la plus exacte de ce qu’était devenue la fête :Turpem etiam illum abusum in quibusdam frequentatum ecclesiis, quo certis anni celebritatibus nonnulli cum mitra, baculo ac vestibus pontificalibus more episcoporum benedicunt, alii ut reges ac duces induti, quod festum fatuorum vel innocentum seu puerorum in quibusdam regionibus nuncupatur, alii larvales ac theatrales iocos, alii choreas et tripudia marium ac mulierum facientes, homines ad spectacula et cachinationes movent, alii comessationes et convivia ibidem præparant : hæc sancta synodus detestans statuit et jubet… {d} |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 20 février 1654, note 1.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0340&cln=1 (Consulté le 05/12/2024) |