À Hugues II de Salins, le 24 mai 1658, note 1.
Note [1]

« qui fut l’année où mourut ce grand homme. »

L’éloge latin que Scévole i de Sainte-Marthe {a} a donné de Jean Fernel {b} s’achève sur ces mots :

Periit ex mœrore, quem carissimæ uxoris importuna mors ægro invalidoque seni attulit, VI. Kal. Maias illius anni, quem poeta medicinæ studiosus non insulse notavit his numeris :

ConIVge FerneLIVs rapta per CVLsVs, Vt aVLæ,
Vt LVCIs, satVr, Vt noMInIs, InterIIt
.

[Il mourut du chagrin que la cruelle mort d’une très chère épouse procura à un vieillard malade et infirme, le 6e jour précédant les calandes de mai {c} de cette année, que, non sans goût, un poète appliqué à l’étude de la médecine a marquée avec ces nombres :

Fernel, terrassé par la mort de sa femme, périt rassasié de la cour, du lustre, comme de la renommée]. {d}


  1. V. note [13], lettre 88.

  2. Elogiorum liber primus [Premier livre des Éloges de Scévole de Sainte-Marthe] (page 46, édition de Poitiers, 1606).

  3. Le 26 avril.

  4. Dans les deux vers latins, les lettres correspondant à des chiffres romains, mises en « majuscules élevées » (grandes capitales), forment 18 nombres dont la somme devrait aboutir à 1558, mais je n’y suis pas parvenu : C (100) + IV (4) + LIV (54) + CV (105) + L (50) + V (5) + V (5) + V (5) + L (50) + V (5) + LV (55) + CI (101) + V (5) + V (5) + MI (1001) + I (1) + I (1) + II (2) = 1554, sans avoir su trouver les 4 (IV) qui manquent.

Guillaume Colletet {a} a traduit cet éloge de Sainte-Marthe en tête des Sept livres de la Thérapeutique universelle de Mre Jean Fernel…, {b} mais en épargnant ce casse-tête arithmétique à ses lecteurs :

« Le grand Fernel étant déjà sur l’âge et incommodé de maladies, que les soins de la santé des autres lui avaient peut-être causées, mourut de regret et d’ennui, de la perte de sa chère femme que la mort lui ravit inopinément, le 26e d’avril, l’an 1558, et ce fut sur ce sujet qu’un poète amateur de la médecine composa cette épigramme qui n’a pas mauvaise grâce en latin, et que j’ai mise ainsi en français :

Quand la mort m’eut ravi la moitié de moi-même,
L’autre moitié suivit son aimable moitié ;
Dans la possession d’une gloire suprême,
Je fis céder ainsi la gloire à l’amitié
. »


  1. V. note [5], lettre latine 12.

  2. Paris, 1655, v. note [1], lettre 36.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 24 mai 1658, note 1.

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(Consulté le 24/04/2024)

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