À André Falconet, le 16 décembre 1664, note 1.
Note [1]

Matthieu Compain (Lyon vers 1600-ibid. 1675), prêtre de la Compagnie de Jésus, était natif de Lyon, et y passa l’essentiel de sa vie. Sa correspondance avec Charles Patin s’expliquait aisément (Michaud) :

« personne ne poussa aussi loin que lui la manie d’acquérir des médailles et des objets d’antiquité de tout genre ; mais quand son corps et son esprit eurent été affaiblis par l’âge et par les maladies, il ne vit plus dans ses trésors qu’une marchandise et il vendit cette précieuse collection à un noble Allemand qui la paya fort cher. Compain trouva dans le prix qu’il en retira le moyen de rendre son nom immortel : il fit construire une fort belle bibliothèque dans la maison, dite de Saint-Joseph, que les jésuites possédaient à Lyon, au confluent du Rhône et de la Saône, et y fit transporter un grand nombre des livres qu’il avait achetés de ses propres deniers, et même ceux qui lui avaient été donnés. Il voulut que cette bibliothèque s’accrût au moyen d’une rente annuelle et perpétuelle qu’il constitua à cet effet, sans que cette rente pût être détournée à un autre usage. Lors de la suppression des jésuites en 1762, la bibliothèque fondée par Compain fut sans doute réunie à celle du collège ; quant à la rente destinée à l’accroître, elle a eu le sort de toutes ces fondations libérales ou pies, qui se sont englouties dans le gouffre de nos révolutions. »

Spécialiste des numismates et antiquaires Lyonnais au xviie s., M. Yves Moreau (v. notre Bibliographie) a eu l’amabilité de me communiquer quelques précisions supplémentaires :

« Le noviciat Saint-Joseph où habitait Compain se trouvait dans l’actuel quartier d’Ainay, rue Sainte-Hélène. Quelques années avant sa mort, il aurait vendu sa collection d’antiquités et de médailles pour créer une bibliothèque au noviciat. Les neveux de Mathieu, Gaspard et Antoine Compain (les fils de Pierre), {a} ont contribué à l’accroissement de la bibliothèque par le don de la collection de leur père. Cette bibliothèque du noviciat fut dispersée en 1763, lors de l’expulsion des jésuites de France. »


  1. V. note [36], lettre 514, pour le banquier Pierre Compain.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 décembre 1664, note 1.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0803&cln=1

(Consulté le 18/04/2024)

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