À André Falconet, le 4 août 1669, note 1.
Note [1]

« mais c’est en vain. »

Noël Falconet avait envoyé à Guy Patin le livre de Louis ii de Serres {a} intitulé Véritable médecine opposée à l’erreur, contenant un avis salutaire au public touchant la cure des maladies et les abus qui s’y commettent (Lyon, chez l’auteur, 1669, in‑12 de 196 pages). Ceux dont se plaint surtout de Serres dans son plaisant opuscule sont les médecins qui abusent de la saignée et de la purgation, au point d’épuiser le malade au lieu de le raffermir ; avec quelques petits coups d’encensoir à la médecine chimique et au premier médecin du roi, Antoine Valot. Ce livre est plus ironique et ingénu que vraiment plaintif, comme le marque sa conclusion (pages 195‑196) :

« Profitera qui voudra des avis que j’ai donnés, étant d’ailleurs persuadé que s’ils agréent à quelques-uns, ils déplairont peut-être à beaucoup d’autres ; car comme les escarbots {b} et les vautours sont offensés des meilleurs onguents et plus odoriférants, et qu’un certain Scythe de nation dans Plutarque jura qu’il aimait mieux entendre hennir un cheval que pincer un luth délicatement, {c} aussi voit-on tous les jours que les meilleures choses ne plaisent pas à tous. Si cet avis est désagréable, il ne le sera qu’en tant qu’il déclare la vérité trop ouvertement, parce qu’elle ne veut point être découverte ; et au reste, outre qu’il ne fait tort à personne, au contraire, il peut procurer beaucoup de bien à ceux qui s’en voudront servir. Il laisse enfin chacun dans sa liberté de se laisser tromper tant qu’il lui plaira. »


  1. V. note [8], lettre 598.

  2. Scarabées.

  3. Plutarque, Apophtegmes des rois et des capitaines célèbres, sur Atéas, roi des Scythes qui se battit contre Philippe de Macédoine, père d’Alexandre le Grand :

    « Il avait fait prisonnier de guerre un excellent joueur de flûte, nommé Isménias, à qui il ordonna de jouer devant lui ; et comme tous les assistants étaient ravis d’admiration, il protesta que, pour lui, il prenait plus de plaisir à entendre hennir un cheval. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 août 1669, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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