À André Falconet, le 14 janvier 1670, note 1.
Note [1]

Louis Bourdaloue, jésuite, (Bourges 1632-Paris 1704) « roi des prédicateurs et prédicateur des rois », était entré à 16 ans dans la Compagnie de Jésus, qui le lança dans la carrière de la prédication. Appelé à Paris en 1669, il s’y fit aussitôt remarquer par ses talents oratoires. L’année suivante, il fut appelé à la cour, plut au roi et ne cessa plus dès lors de briller en chaire.

Mme de Sévigné a salué ce fulgurant succès (lettre 118 à M. de Grignan, datée de Paris, le 3 décembre 1670, tome i, page 137) :

« Au reste, le P. Bourdaloue prêche divinement bien aux Tuileries. Nous nous trompions dans la pensée qu’il ne jouerait bien que dans son tripot ; {a} il passe infiniment tout ce que nous avons ouï »


  1. Aux Jésuites de Saint-Antoine (v. note [7], lettre 55), l’église du Marais, où Bourdaloue prêchait d’habitude ; le terrain ordinaire de ses exploits, un tripot étant un lieu pour jouer à la courte paume.

La célébrité de Bourdaloue fut telle qu’il a laissé son nom à une « étoffe modeste dont les femmes s’habillèrent pendant quelque temps après les sermons du P. Bourdaloue contre le luxe » (La Curne), à une « tresse ou cordon de chapeau avec une boucle, parce qu’on remarque que le P. Bourdaloue en portait » (Trévoux), à un « gâteau aux amandes et aux poires » (Robert) et à « une sorte de pot de chambre oblong » (Académie) que les dames emportaient à l’église pour se soulager discrètement pendant les interminables sermons du P. Bourdaloue.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 14 janvier 1670, note 1.

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(Consulté le 25/04/2024)

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